ENTRETIEN CHRISTIAN COUZINOU
 

12/03/2015

Entretien avec Christian Couzinou

Un Grenelle de la santé bucco-dentaire

Pour les Éditions CdP, le président de l'Ordre s'exprime sur le lancement de la campagne "Sauvons nos dents", mouvement  de revendication d'une profession remise en question.

Clinic : Pourquoi toute la profession s’est rassemblée autour de la campagne « Sauvons nos dents » ?
Christian Couzinou : Il y a l’urgence de la situation. Les renoncements aux soins sont de plus en plus importants. Le secteur dentaire est à bout de souffle. Il faut tout remettre à plat. Les chirurgiens-dentistes veulent pouvoir soigner tout le monde sur l’ensemble du territoire. Le patient doit pouvoir choisir son chirurgien-dentiste et le chirurgien-dentiste doit être indépendant dans ses choix thérapeutiques. Le problème, ce sont les soins conservateurs et chirurgicaux qui ne sont pas à leur juste valeur.


C. : Tout le monde est pourtant d’accord sur ce point…
C.C : Tout le monde le dit mais personne ne fait rien. Il n’y a que la prothèse qui permet d’équilibrer les comptes du cabinet. Les centres low cost ont bien compris le système. Leur activité est à 90 % centrée sur la prothèse ; ils ne soignent pas les enfants et ferment le mercredi et le samedi. Si tous les chirurgiens-dentistes ne font plus de soins conservateurs et chirurgicaux, il y aura un problème de santé publique.


C. : Cette campagne est lancée le jour de la manifestation du 15 mars
C.C. : La loi de santé n’apporte rien. La généralisation du tiers payant pour nous est très compliquée. Comment l’appliquer alors qu’il existe plus de 400 complémentaires qui proposent chacune 5 à 10 types de contrats. C’est aberrant et va créer des problèmes à nos patients comme à nous.
Quant à la dissociation de l’acte prothétique, on ne sait toujours pas ce qui nous attend. On ne sait pas si un député inspiré par le Gouvernement va déposer un amendement en ce sens. Deux options avaient été prônées par l’Inspection générale des finances (IGF). L’une pour permettre au patient de choisir son prothésiste. Cela semble peu vraisemblable compte tenu du nombre important d’articles du code de la santé publique à modifier. Une autre option pourrait aussi imposer au praticien de fournir la facture du prothésiste. Cela pose un problème de responsabilité du chirurgien-dentiste. Il y a aussi la question du secret médical car la facture sera faite au nom du patient.


C. : Qu’attendez vous de cette campagne ?
C.C. : Nous voulons un Grenelle de la santé bucco-dentaire pour remettre le système à plat, avec les patients, la sécurité sociale et les complémentaires ainsi que l’État.

ACD

Les dernières réactions

  • 16/03/2015 à 21:46
    Sergei83
    alerter
    Sauvez votre profession ??!!!.Lorsque l'on voit les difficulte d' accès au soins dentaires pour une grande partie de la population ,le gouvernement ne vous pénalise pas assez,votre profession devrait être d'utilité publique et tout le monde devrait bénéfi
  • 29/03/2019 à 13:37
    REGARD
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    La réaction a été supprimée car elle ne respecte pas la charte du site.


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