Qualité de la formation des chirurgiens-dentistes
 
Sauvons nos dents

04/02/2016

Qualité de la formation

La formation clinique est-elle insuffisante dans certains pays ?

La qualité inégale des diplômes de chirurgie dentaire à travers l’Europe a fait l’objet de nombreux échanges lors de la séance plénière du Grenelle de la santé bucco-dentaire le 28 janvier.

La qualité inégale des diplômes de chirurgie dentaire à travers l’Europe a fait l’objet de nombreux échanges lors de la séance plénière du Grenelle de la santé bucco-dentaire organisée par l’Ordre national des chirurgiens-dentistes (ONCD) le 28 janvier dernier. La formation clinique insuffisante voire inexistante dans certains pays de praticiens qui viennent exercer en France a été pointée du doigt. Des solutions ont été évoquées…

Attendre les plaintes ?

L’an dernier 400 chirurgiens-dentistes formés à l’étranger se sont inscrits à l’Ordre. Et l’on prévoit une amplification du mouvement. « L’arrivée massive de praticiens diplômés dans des pays où il plus facile d’obtenir son diplôme est le défi actuel de la démographie », a affirmé Roland L’Herron, responsable des affaires internationales de l’ADF. S’agissant de la qualité de ces diplômes, au ministère de la Santé « on ne veut rien savoir. Le diplômes sont équivalents par définition », continue ce responsable. Faut-il donc attendre de recueillir les plaintes de patients qui n’ont pas été soignés correctement pour que l’Ordre fasse état d’un problème de santé publique auprès des autorités de tutelle ?

Pour Gilbert Bouteille, président de l’Ordre, ce problème doit être traité par l’Ordre de la même façon que celui de praticiens qui n’ont pas exercé pendant longtemps. « Cela relève de l’insuffisance professionnelle ». Dans ce cas, des mesures transitoires sont mises en place pour compléter la formation. Mais comment prendre le problème plus en amont ?

Mise à niveau systématique ?

Face à l’afflux de chirurgiens-dentistes ayant obtenu leur diplôme à l’étranger, l’Allemagne impose systématiquement à ces diplômés d’exercer un an dans le système public. « Ce passage obligé joue à la fois comme barrière à l’arrivée et comme instrument d’une meilleure intégration dans le système de soin en bénéficiant du tutorat d’un praticien national, » remarque Marco Mazevet, ancien président de l’association étudiante européenne (EDSA).

Un socle de formation clinique ?

Les renseignements sur les formations et les comparaisons entre les formations manquent cruellement. Le temps minimum requis de formation d’un chirurgien-dentiste européen est fixé à 5000 heures en 5 ans. Mais qu’en est-il de son contenu ? Et en particulier du temps de la formation clinique ? Il arrive qu’elle soit absente. « Des éléments de preuve nous manquent », note Marco Mazevet dont l’association mène actuellement une enquête auprès des étudiants à travers l’Europe pour analyser le contenu et les disparités entre formations. L’objectif est de proposer à la Commission Européenne d’instaurer aussi un temps minimum de formation clinique pour toutes les formations de l’Union.

Vers de standards internationaux ?

A l’avenir, les diplômes seront sans doute mieux connus grâce à un dispositif entré en application au début de l’année 2016. Désormais, explique Cédric Groleau, membre du bureau européen de l’ordre des chirurgiens-dentistes, « tout diplôme qui sera notifié à la Commission Européenne pour être reconnu dans tous les pays, ouvrira la possibilité à un Etat de dénoncer la qualité de ce diplôme. On pourra ainsi demander à la Commission de faire une enquête sur la qualité et le contenu de la formation. » Les ordres se sont aussi organisés pour créer il y a deux ans, une Société internationale des régulateurs dentaires (ISDR) qui a élaboré des standards internationaux de qualité des diplômes. Une sorte de label qui s’appliquera à une université ou un pays qui demandera cette reconnaissance. « Ce sera un encadrement supplémentaire et une reconnaissance officielle de la qualité de la formation », prévoit Cédric Groleau.

L’évaluation du praticien, incontournable

Ces différentes mesures ne permettront cependant pas de se passer de l’évaluation des professionnels de santé, prévient Jean de Kervasdoué, économiste de la santé. « La seule manière de savoir si les formation sont bonnes ou moins bonnes dans les différents pays de l’Union est de comparer et d’évaluer tous les chirurgiens-dentistes français quelque soit leur lieu de formation »

ACD

Les dernières réactions

  • 29/02/2016 à 13:58
    choulamite
    alerter
    pourriez m'informer des suites ou du devenir de tentdexia, car je suis en soins chez à lyon 3° pour des implants, . Merci de me tenir informer


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