La rédaction d'Implant a rencontré Hervé Baz (Easy Implant, à droite) et Olivier Lafarge (Denstply Sirona France, à gauche) pour un entretien exclusif sur les développements actuels et futurs du marché de l'implantologie.
© Easy Implant, Dentsply-Sirona France
Entretien exclusif
Olivier Lafarge, directeur de Dentsply Sirona France, et Hervé Baz, fondateur et gérant de Easy Implant ont accepté notre interview croisée sur l'avenir du marché de l'implant.
En quelques années, le marché de l'implant s'est recentré autour de nouveaux groupes, plus grands, issus de fusions de sociétés. Dans le même temps, l'implantologie low cost a trouvé sa place au sein des cabinets. Pourtant, dans ce secteur très concurrentiel, chacun doit trouver sa place... Morceaux choisis d'une interview croisée entre deux dirigeant, celui d'un grand groupe international qui fait face au défi de la croissance externe, et celui d'une PME française orientée vers la moyenne gamme et le made in France.
Hervé Baz, Easy Implant : Le marché du low cost est amené à disparaître à moyen terme. Bientôt il ne restera que le middle market et les principaux leaders, avec les tarifs des leaders ou des marques premium se rapprochant progressivement du middle market.
Olivier Lafarge, Dentsply Sirona France : La dépendance à l'implant va être de moins en moins forte. [...] L'enjeu sera de proposer des solutions de substitution. Le marché de l'implantologie français est en retard par rapport à celui d'autres pays. La démocratisation du marché va s'accélérer. Le marché de l'implant est tiré, en particulier, par les solutions numériques (guides chirurgicaux, piliers personnalisés...).
Olivier Lafarge : Vous avez dit "clone" et "quasi"... C'est comme un chargeur de téléphone: si vous prenez un clone de chargeur, vous vous apercevrez que cela ne marche pas aussi bien que les authentiques ! Et qu'en est-il des formations, de l'accompagnement des universités ? Nous estimons qu'il est aussi important d'accompagner par le prix que par le service rendu à la profession.
Hervé Baz : Aujourd'hui, parmi les producteurs français, quelle que soit la marque de l'implant, le produit fini revient finalement pour tous au même prix. Les coûts de production pour le middle market tournent autour de 20 € hors taxes. Nous avons les mêmes machines, les mêmes charges de techniciens, aux mêmes taux horaire, pour un prix de vente de 125 € HT. Le véritable poste qui fait la différence est le marketing : 40 à 50% des dépenses... Aujourd'hui, les leaders du marché ne peuvent plus vendre un implant à 400€ mais plutôt aux alentours de 250€... Il a fallu, pour les grands groupes, transférer les coûts du marketing vers d'autres services pour s'aligner avec le middle market et récupérer des parts de marché.
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Olivier Fromentin, Véronique Seignard