Le chantage de Marisol Touraine sur les prix de la prothèse et des soins conservateurs
 
Marisol Touraine lors des négocations autour de la loi de financement de la sécurité sociale

Marisol Touraine veut forcer l'acceptation de son nouveau plan de financement de la Sécu.

19/10/2016

Le chantage de Marisol Touraine

La négociation ou la loi ?

La ministre de la Santé Marisol Touraine a annoncé le 23 septembre la mise en place d’« un plan ambitieux pour l’accessibilité aux soins dentaires » dans le cadre du Projet de loi de finances pour la sécurité sociale. Elle se dit prête a avoir recours à la voie réglementaire si les partenaires ne trouvent pas un accord.

Les syndicats craignent « un court-circuit » des négociations conventionnelles

Un « plan ambitieux pour l’accessibilité aux soins dentaires » a été annoncé dans le cadre du PLFSS pour 2017. Marisol Touraine dit confier aux partenaires conventionnels le soin de négocier les mesures de ce plan dont l’objectif est de « réduire le coût qui reste à la charge des patients, en limitant le coût des prothèses et en revalorisant la rémunération de certains soins conservateurs. » Aucune surprise dans ce plan qui reprend les objectifs de la Lettre de cadrage des négociations conventionnelles adressée à l’Uncam au début de l’été. En revanche, en faisant planer le risque d’un amendement plafonnant les tarifs des prothèses dans le cadre du PLFSS, Marisol Touraine prend les partenaires conventionnels de court. Le programme établi pour ces négociations devait s’échelonner sur trois mois jusqu’à la fin de l’année. Et rien n’obligeait les syndicats à signer puisqu’il s’agissait d’un amendement à la convention qui est toujours en cours. Mais le vote définitif de la LFSS se tiendra le 23 décembre au plus tard. Cela laisse bien peu de temps aux négociateurs pour conclure. En agitant cette menace, la ministre change la donne et met la pression sur les partenaires.

Grande inquiétude des syndicats

Cette annonce jette le trouble dans la profession. « La négociation se passe bien. Avec l’assurance maladie obligatoire et les trois syndicats, nous avons une vraie volonté d’aboutir à une réforme sur plusieurs années qui remette en cohérence le financement des soins dentaires. Et visiblement nous en aurons des moyens. Mais nous sommes inquiets des interférences extérieures. Nous craignons que la communication ministérielle ne casse toutes les négociations » s’inquiète Catherine Mojaïsky, présidente de la CNSD.
« Les trois syndicats et l’UNCAM (Union nationale des caisses d’assurance maladie) sont dans une bonne problématique d’avancée des discussions. Laissez nous négocier tranquillement ! », demande avec insistance Philippe Denoyelle, président de l’Union Dentaire (UD). « Arrêtez de nous mettre la pression avec une menace de décret ou d’amendement dans le PLFSS ! ».
« Nous sommes sur la défensive. Si tout notre travail au niveau conventionnel doit mener à un amendement sur le plafonnement des prothèses qui passe en force, nous ferons un blocage sanitaire », prévient Patrick Solera, président de la FSDL.

Anne-Chantal de Divonne

Les dernières réactions

  • 16/12/2016 à 20:23
    Maloku
    alerter
    Marisol est bien mignonne. On dirait qu'elle pense que les investisseurs des centres dentaires sont totalement dénués d'ambition commerciales . Au contraire des professionnels médicaux dont la vocation semble à ses yeux, de plumer les patients. Dans quel


Suivez-nous



La lettre d'info

Recevez la lettre d'info
Je m'inscris

Pour visualisez la lettre d'info Cliquez ici