#DENTger : mobilisation réussie le 27 janvier
 
Manifestation devant la CNAMTS

Manifestation devant la CNAMTS le 27 janvier 2017

31/01/2017

Mobilisation réussie le 27 janvier

#DENTger

Étudiants, enseignants, chirurgiens-dentistes libéraux, prothésistes... Ils sont 3000 selon la police, rassemblés dès 8h30 le 27 janvier devant les grilles de la CNAMTS suite à l’appel de la FSDL et de l'UNECD, pour manifester leur colère contre les propositions « inacceptables » de l’UNCAM et la perspective du règlement arbitral.

« Marisolde vos dents », « notre combat, votre santé », « étudiants pas contents pour l’avenir de nos patients », « DENTger », « tous unis pour votre santé », « qui sème l’arbitrage récolte le carnage », « la qualité en danger », « artisans français la sécu nous tue », « les dentistes sortent les crocs »,…. peut-on lire sur les pancartes et banderoles déployées tout autour d’un bus stationné devant l’UNCAM ainsi que sur le pont piétonnier qui enjambe le périphérique juste en face du bâtiment.

Les 16 facs représentées

Les étudiants se sont déplacés en nombre ; entre 50 et 250 étudiants en provenance de chacune des 16 facultés de l’Hexagone. « Il est temps de manifester, de fermer la clinique et que tout le monde se mette en grève. Avec ce qui est proposé, on revient à la dentisterie des années 80 », lance Nadesca Popovic, une clermontoise arrivée le matin même avec une soixantaine d’étudiants de sa fac dans l’un des deux bus affrétés pour le voyage. Jérémy Glomet, président de l’UNECD, se félicite de la « forte mobilisation et la motivation des étudiants. Nous sommes ici entre 2000 et 3000 parce que pendant 6 années d’études nous apprenons de nouvelles techniques, qui sont bénéfiques pour nos patients. Mais les propositions de Nicolas Revel et Marisol Touraine ne nous permettront pas de mettre en application dans nos cabinets. Les étudiants se battent parce qu’ils veulent être fiers de ce qu’ils font. ». Les internes aussi sont là. « Nous avons soutenu la grève des externes dès le début et nous prenons en charge leurs vacations d’astreinte et les urgences pour que la grève ne nuise pas aux patients, parce que nous nous battons pour eux. Nous sommes aussi en grève depuis mercredi », expliquait Pierre-Jean Berat, président du SNIO (Syndicat des internes en odontologie).

Les enseignants, aussi de la partie, ont déployé leur banderole « les enseignants : votre santé bucco-dentaire en DENTger ». La conférence des doyens a soutenu l’engagement des étudiants dès le 17 janvier. Dans une motion, les doyens préviennent que si les nouvelles tarifications ne tiennent pas compte de la réalité économique du coût des soins, étudiants et futurs diplômés « se trouveraient en défaut vis-à-vis des codes de la santé publique et de la sécurité sociale » qui imposent de délivrer « des soins conformes aux recommandations de bonnes pratiques ».

Défendre la qualité

Parmi les chirurgiens-dentistes, Pierre Borne, installé à Villiers-sur-Marne est avec son prothésiste, Pierre Woog, « parce que nous sommes tous concernés ! ». « Tout est fait pour qu’on travaille dans des systèmes encadrés, mutualisés ! J’ai des patients que les complémentaires ne veulent pas prendre en charge parce que je ne suis pas dans le réseau ; et ce n’est pas un fait anecdotique », s’exclame le praticien. Plus loin, Antoine Mairesse, praticien à Bethune, qui a créé la FSDL Nord-Pas-de-Calais il y a trois ans « pour changer les choses » : « je me suis déplacé pour défendre mon métier, l’avenir de la profession. Le fait de défendre notre indépendance permet de défendre la richesse et la singularité de chaque praticien. Instaurer des plafonds c’est dire halte au progrès technique. Car les revalorisations sont bien insuffisantes ». Un autre praticien des Yvelines craint cependant que le message « ne passe pas bien. On a une réputation de nantis. Je ne suis pas certain que les gens comprennent que quand on ne veut pas de ces plafonds, c’est la qualité que l’on défend ».

Une profession déterminée

Le mouvement étudiant qui a commencé dans les facultés il y a deux semaines avec la grève dans les centres de soins et des manifestations dans plusieurs villes, continue. Déjà, « les chefs de service commencent à avoir des pressions des CHU parce qu’il n’y a plus de rentrées d’argent », rapporte Jérémy Glomet qui réfléchit à d’autres actions susceptibles de « pénaliser » le ministère. Un point d’étape sera fait à la fin de la semaine. L’UNECD comme le SNIO se concerteront aussi avec les syndicats représentatifs pour la suite de la mobilisation afin que le message soit bien audible !

Ce premier rassemblement a montré une profession et ses étudiants déterminés.

Anne-Chantal de Divonne


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