Un suspect dans l’affaire de l’extinction de Homo floresiensis
 
Les dents à l'origine de découvertes en paléoanthropologie

La communauté scientifique débat autour de ces deux dents, sans apporter une conclusion à l’interprétation qu’il faut en faire...

28/03/2017

Un suspect dans l’affaire de l’extinction de Homo floresiensis

Paléoanthropologie

Une paire de dents humaines vieilles de 46 000 ans a été découverte à Liang Bua, une grotte sur l’ile indonésienne de Flores qui a abrité autrefois l’espèce Homo floresiensis, des hominidés de 1 mètre de haut surnommés « hobbits » par les chercheurs.

Ces dents sont sensiblement plus jeunes que les restes hobbits connus, ce qui renforce la théorie selon laquelle les humains seraient responsables de l’extinction de l’espèce. Mais cette analyse fait débat.

Une équipe menée par l’archéologue Thomas Sutikna et le géochronologue Richard Roberts, de (Australie), a rapporté la découverte de ces dents fin 2016. La communauté scientifique a alors débattu autour de ces deux dents, sans apporter une conclusion définitive à l’interprétation qu’il faut en faire.

La découverte en 2003 de H. floresiensis avait dérouté les chercheurs, notamment parce que certains des restes étaient datés au carbone 14 de -11 000 ans. À cette époque, l’Homo sapiens avait colonisé l’Asie du sud-est et peu de chercheurs ont trouvé plausible la coexistence des deux espèces, sapiens et floresiensis, pendant plusieurs siècles.

Mais en 2016, la datation des restes de la grotte de Liang Bua a repoussé l’extinction des hobbits à -50 000 ans. Or les sapiens vivaient déjà en Asie du sud-est à cette période. « Nous ignorons toujours s’il y a eu une courte période de coexistence des deux espèces, et cela pose la question encore une fois du rôle possible de l’homo sapiens dans l’extinction de floresiensis », déclare Chris Stringer, paléoanthropologue du Museum d’histoire naturelle à Londres. Si les hobbits et les humains se sont croisés, il pourrait même y avoir eu des croisements interespèces ».

En avril, une nouvelle équipe retourne à Liang Bua pour explorer les dépôts de la grotte datés de -46 à - 50000 ans pour tenter de trouver une preuve irréfutable du lien entre Homo sapiens et la disparition d’Homo florensiensis.

  • D’après Ewen Callaway, Nature, septembre 2016
  • doi:10.1038/nature.2016.20656 

Traduction de Véronique Seignard


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