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Plus d'un chirurgien-dentiste sur trois est en burn-out
Selon une enquête du Conseil national de l'Ordre des chirurgiens-dentistes, plus d'un praticien sur trois se déclare en burn-out. Un résultat alarmant qui pousse l'instance ordinale à prendre des mesures de prévention.
La profession est sous le choc. 2 378 chirurgiens-dentistes sur 6 783, soit 35 %, reconnaissent être en état d'épuisement professionnel, ou « burn out ». Ce constat effrayant émane d'une enquête
La surcharge de travail est la première cause exprimée. Ces omnipraticiens exercent en grande majorité (89,4 %) en libéral et prennent en charge pour 58,2 % d'entre eux, 50 à 100 patients par semaine. 11,7 % voient entre 100 et 150 patients par semaine et 2,8 %, plus de 150 patients ! Le stress est également un facteur important. La quasi-totalité des chirurgiens-dentistes affirme être confrontée à des situations stressantes dans le cadre professionnel : complexité technique et relation avec le patient. Enfin, les mauvaises relations avec l'administration (organismes sociaux, juridiques et financiers) sont évoquées comme facteur de mal-être par deux chirurgiens-dentistes sur trois ! L'impact de cet épuisement sur leur état de santé n'est pas négligeable puisqu'au cours des cinq dernières années, près d'un tiers a été contraint d'interrompre son activité professionnelle pour des raisons de santé. Cependant, plus de la moitié des praticiens a renoncé à cesser de travailler alors que son état de santé le nécessitait. Plus inquiétant encore, parmi ces confrères se déclarant en « burn-out », 14 % avouent avoir des pensées suicidaires.
Devant l'ampleur et la gravité de ces signaux, le Conseil national de l'Ordre des chirurgiens-dentistes est décidé à agir d'urgence. Une plateforme téléphonique d'aide aux praticiens en détresse devrait être mise en oeuvre en partenariat avec l'ensemble des Ordres de santé. Parallèlement, le Conseil national de l'Ordre des chirurgiens-dentistes annonce qu'il s'engagera dans une politique de prévention.
1 - 6 783 répondants sur 34 455 chirurgiens-dentistes auxquels un mail a été adressé en novembre 2017. 0,9 % sont spécialistes en médecine bucco-dentaire, 1,6 % en chirurgie bucco-orale et 5,5 % en orthodontie dento-faciale. Près de la moitié exerce en cabinet individuel, un quart dans un cabinet de groupe et 13,8 % dans un centre dentaire. 51,9 % se situent en zone urbaine, 24,1 % en zone rurale. Questionnaire sur la base du test d'inventaire du burn out de Maslach (MBI).
2 - Lettre N° 166 avril 2018.
Marie Luginsland