© D. R.
Les laboratoires de prothèses craignent pour leur avenir
L’augmentation prévisible de la demande de prothèses profitera-t-elle à la filière française ? Les fabricants français craignent que la nouvelle convention accentue le flux d’importation de prothèses à bas coûts. L’UNPPD (Union nationale patronale des prothésistes dentaires) et la FPAD (Fédération des prothésistes artisans du dentaire) s’accordent sur ce point, mais sont en désaccord sur les solutions à apporter.
La convention va « générer une course à la rentabilité des cabinets dentaires. Le premier poste impacté sera celui de la qualité de la prothèse », prévient Lionel Marsien, président de la FPAD. Et la progression de la prothèse d’importation à bas prix va s’accentuer. « La profession est déjà en crise », rappelle chiffres en main ce responsable syndical. Depuis 10 ans la moitié des 7 000 laboratoires a fermé. Aujourd’hui il n’en reste plus que 3500. Car les importations de prothèses ont pris progressivement des parts de marché. Elles représenteraient aujourd’hui plus du cinquième des prothèses posées en France.
La convention « évite le pire » qui aurait été le règlement arbitral. Mais le président de la FPAD, craint que le « panier libre » ne souffre aussi de ce mouvement vers une prothèse à bas coût de main d’œuvre. « Le praticien pourra faire une ceramo-céramique à Madagascar et la vendre dans le panier libre en la faisant passer pour un produit de luxe. »
Le fait que les deux tiers des praticiens pratiquent des honoraires inférieurs aux plafonds de la convention ne le rassure pas non plus. Car observe ce prothésiste, « il y a une panique psychologique dans la profession. Les praticiens méconnaissent totalement le texte conventionnel » !
Anne-Chantal de Divonne