Interview de Nicolas Revel
 
Nicolas Revel

27/06/2018

Interview de Nicolas Revel

On ne peut pas accepter d’opposer accès aux soins et qualité des soins

Nicolas Revel revient pour Clinic sur les points forts de l’accord qui a pour finalité d’« encourager le recours aux soins conservateurs et aux soins prothétiques ». Le directeur de l’Assurance maladie se veut rassurant pour l’avenir.

Une clause de revoyure automatique se déclenchera en cas de déséquilibre entre les trois paniers et un observatoire vérifiera qu’il y a bien un gain macro-économique pour la profession. Quant à la qualité des soins, il ne croit pas que les plafonnements soient nuisibles. « Comme pour d’autres professions de santé, la chirurgie dentaire doit pouvoir proposer des actes et des soins de qualité tout en acceptant de fonctionner selon une logique d’encadrement tarifaire qui est la condition de l’accès aux soins », affirme cet artisan de la nouvelle convention.

Vous parlez d’un accord « historique » pour cette convention, pourquoi ?

Cet accord va profondément améliorer l’accès aux soins et réorienter la profession dans le sens de sa vocation qui est la médecine bucco-dentaire. Cela fait des décennies que l’Assurance maladie essaie de rééquilibrer le modèle. La signature de la convention est à marquer d’une pierre blanche. Il y a vraiment un avant et un après pour l’accès aux soins des patients.

L’investissement de 1,2 milliard par l’Assurance maladie et les complémentaires prend-il en compte les effets de rattrapage ?

Il les prend en compte sous certaines hypothèses, à la fois sur les soins et les actes prothétiques, qui seront vérifiées par rapport à ce que l’on observera. On souhaite un rééquilibrage de la pratique. La finalité même de l’accord est de favoriser et d’encourager le recours aux soins conservateurs et aux soins prothétiques. On sait que le taux de recours en France est très inférieur à 50 %, là où les autres pays sont souvent au-dessus de 70 %. Il y a donc un effet prix mais aussi un effet volume qu’il faut que l’on assume.

Est-ce que ce n’est pas un saut dans l’inconnu ?

En tout cas, il faut qu’il y ait un suivi très attentif. Une clause de revoyure automatique est prévue dans l’hypothèse où l’équilibre entre les trois paniers s’écarterait du modèle théorique qui a servi de base à l’équilibre économique de cet accord. Une fois la reforme du RAC 0 mise en place, quand le recul sera suffisant pour observer la réalité du recours à ces soins prothétiques, on devra réagir en cas d’écart significatif par rapport à cette pondération. Si le RAC 0 est trop élevé, ce sera un sujet pour les financeurs et pour les chirurgiens-dentistes.

Propos recueillis par Anne-Chantal de Divonne

Les dernières réactions

  • 30/06/2018 à 11:01
    denturologiste
    alerter
    Pourquoi ne pas respecter l séparation des actes ? Le consommateur patient paye ses soins au dentiste et ses prothèses au fabricant prothésistes . Pourquoi les négociations sur les prix des prothèses se font sur le prix de revente des dentistes et non sur le prix de vente du prothésiste ? Le patient est encore et toujours le dindon de la farce !!! www.association-denturologiste.fr
  • 30/06/2018 à 15:25
    Samir Es
    alerter
    Merci Anne-Chantal toujours des très bon articles. Bravo
  • 30/06/2018 à 15:31
    Alerte dalerter
    alerter
    J'espère que vous blaguez avec ce commentaire hors de sujet? Si vous voulez vraiment que les denturologues soient reconnus, il faudrait déjà que les dentistes puissent être en bénéfices en ne faisant que de actes conservateurs.. Arrêtez de spammez vos messages sur tous les forums, ça devient fatigant.. D'autant que le reste a charge 0 veut bien dire que sur les prothèses remboursées, le patient n'aura rien à payer de sa poche, contrairement à un travail fait chez un denturologue (pratique non autorisée en France)


Suivez-nous



La lettre d'info

Recevez la lettre d'info
Je m'inscris

Pour visualisez la lettre d'info Cliquez ici