Des nouvelles en direct d'Haïti
 
Des nouvelles en direct d'Haïti

11/02/2010

Des nouvelles en direct d'Haïti

Port au Prince, le 2 février 2010.
Françoise Ponticq qui tient une permanence de l’AOI à Port au Prince fait le point sur la situation, 3 semaines après le terrible séisme. L’aide de proximité s’organise. Extraits.

« L'urgence se transforme en maladie « chronique ou sub-aigüe » ou en grand désordre, avec des situations individuelles et collectives qui demanderont des mois à se normaliser un minimum, voire se régulariser.
Les sans-abri sont estimés à un million. Une grande partie est retournée en province de façon provisoire. La prise en charge des blessés s'est organisée dans la majorité des villes.
À la capitale cela devient une deuxième catastrophe : les aires où s'entassent les gens pour dormir et vivre sont nombreuses (estimées à 160 environ) : cours, terrains vagues, espaces publics, propriétés privées envahies. Les gens construisent avec les matériaux récupérés dans les décombres. Les commerces se réinstallent au milieu des abris de fortune.
Le grand problème reste sanitaire : pas de toilettes, des distributions d'eau, pas de dépôts d'ordures… Pas de courant du tout dans la capitale. La soirée est longue parfois, alors on dort ! Il est des moments où on n'a même plus envie de parler de « ça»… C'est de saison mais épuisant ! Jusque-là pas d'épidémie. Les petits enfants ont parfois des problèmes à cause du décès de la mère ou du manque de lait suite au choc. Il se crée des postes de ré-allaitement. Les blessures (physiques) cicatrisent, mais beaucoup de besoins psychologiques. Et des besoins en réhabilitation car les amputés sont hyper nombreux... Handicap International forme des gens.

La coordination de l'aide est de la folie, de l'incoordination totale… on est dans un autre monde. L'aide arrive en masse et est stockée vers l'aéroport complètement pris en main par les soldats américains. Pour retirer son propre stock c'est déjà un grand problème ! Toutes les ONG (organisations non gouvernementales) y sont confrontées. Des mauvais coups, des passe-droit… Il y a de tout, dans ce milieu comme ailleurs ! il ne faut pas croire aux anges... ni aux diables !
La clinique, unité de soins d’urgence
Avec le concours d'Uramel (ONG Haïtienne), nous avons rapidement mis en place une unité de soins d'urgence dans la clinique qui est en centre ville, à l`attention des personnes (environ 4 à 5000) qui restent sur le Champ-de-Mars ou dans des sites proches.
Avant le 12 janvier cette clinique offrait des services de médecine, soins dentaires et optométrie très appréciés. Les tarifs étaient abordables. Le gouvernement a demandé la gratuité des soins pendant 3 mois. Nous fonctionnons ainsi. L'Uramel a aussi organisé des cliniques mobiles sur les sites de regroupement, avec des étudiants en médecine et d'autres bénévoles. Nous allons avoir des salariés. En ces temps de secousses et disette, le bénévolat ne peut pas durer trop longtemps!
Les fonds recueillis seront attribués à la clinique. Nous avons aussi d’autres projets… »


Suivez-nous



La lettre d'info

Recevez la lettre d'info
Je m'inscris

Pour visualisez la lettre d'info Cliquez ici