Interview de J.-J. Lasfargues et P. Colon pour l'ouvrage "Odontologie conservatrice et restauratrice. Tome 1 : une approche médicale globale"
 
Interview de J.-J. Lasfargues et P. Colon pour l'ouvrage

25/03/2010

Interview de J.-J. Lasfargues et P. Colon pour l'ouvrage "Odontologie conservatrice et restauratrice. Tome 1 : une approche médicale globale"

CdP : Depuis le classique Dentisterie opératoire d’André Marmasse paru en 1953, aucun ouvrage de référence en langue française n’avait été publié sur cette discipline depuis dénommée « odontologie conservatrice ». Comment expliquer une si longue lacune ?
L’ouvrage d’André Marmasse consacré à la dentisterie opératoire se voulait surtout une référence pratique orientée vers la réalisation technique des actes pratiqués à cette époque. Depuis, l’odontologie conservatrice a élargi le champ de ses compétences allant de la cariologie à la physiologie pulpaire, en passant par la prévention, l’esthétique, les biomatériaux, et les procédures cliniques chirurgicales et restauratrices. Logiquement, les ouvrages publiés se sont trouvés ciblés sur certains de ses thèmes, surtout plus porteurs comme l’esthétique, mais sans revenir à la démarche de synthèse couvrant dans sa globalité tous les aspects de la discipline.

CdP : L’odontologie conservatrice a connu de profondes évolutions depuis A. Marmasse, évolutions qui, à elles seules, justifient pleinement votre démarche. Lesquelles sont particulièrement remarquables ?
L’évolution la plus importante est la démarche globale de thérapeute prenant en charge tous les facteurs étiopathogéniques d’une maladie pour aboutir aux procédures de traitement et de réalisation clinique.
C’est ce qui à nos yeux justifie le sous titre de notre ouvrage : Une approche médicale globale. Il convient aussi de mentionner la prise de conscience en faveur d’une pratique plus préventive, moins mutilante, et esthétique, rendue possible par le développement de la dentisterie adhésive. L’évolution des connaissances tant fondamentales que cliniques sur une telle période est nécessairement considérable. Notre objectif a donc aussi été de rassembler les données scientifiques incontournables pour actualiser et améliorer la pratique professionnelle.

CdP : Vous insistez sur la noblesse de l’odontologie conservatrice et sur votre conviction. Par ailleurs, votre démarche ne va pas sans une philosophie et une éthique clairement affirmées. Est-ce à dire que l’approche conservatrice et restauratrice ne va pas de soi ?
G.V. Black était déjà, à son époque, soucieux de la préservation tissulaire. De ce point de vue, l’approche conservatrice n’est pas nouvelle. Pourtant, les implications en matière de santé publique de la préservation tissulaire sont désormais mieux établies et les procédures mieux codifiées. La conjugaison d’un plateau technique performant, comportant des aides optiques, des systèmes de mise en forme cavitaire adaptés et des matériaux spécifiques n’est pas encore répandue. Surtout, le temps opérateur nécessaire à la réalisation d’une dentisterie a minima n’est pas valorisé. Ces freins expliquent le décalage encore présent entre la pratique quotidienne et les possibilités d’une odontologie conservatrice moderne. Chaque praticien est au fond de lui « conservateur et restaurateur » ; la lecture de notre ouvrage lui permettra simplement, nous l’espérons, de le conforter dans cette voie, de l’aider à préserver davantage de tissus et, finalement, à conserver les dents pour la vie en limitant les besoins prothétiques.

CdP : Ce premier tome consacré aux données fondamentales de l’odontologie conservatrice se complétera d’un second. Pouvez-vous d’ores et déjà nous en dire quelques mots ?
Le second tome sera prioritairement axé sur la justification et la description des procédures cliniques de restauration directes et indirectes. Cependant, afin de rester dans la philosophie du premier tome, une large place sera faite à la prise de décision et aux plans de traitements des plus simples aux plus complexes.
Enfin, nous traiterons des biomatériaux utilisés en odontologie restauratrice, classiques bien sûr mais surtout récents. Ceci non comme on le ferait dans un ouvrage spécialisé, mais en insistant sur les facteurs influençant le comportement clinique, et donc plus en matière d’aide au choix pour le clinicien pour qui les critères de mise en œuvre sont prépondérants.

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