Résistance à la fracture des CCM unitaires sur implants - Clinic n° 10 du 01/11/2010
 

Clinic n° 10 du 01/11/2010

 

PRESSE INTERNATIONALE

L’ESSENTIEL

Antoine VASSALLO  

En prothèse fixée sur implants, unitaire ou partielle, les couronnes transvissées ont déjà une histoire de succès bien documentée. Cependant, les couronnes scellées offrent une procédure plus simple, une mise en place passive et de faibles difficultés esthétiques et occlusales. Néanmoins, leur dépose éventuelle reste problématique. Considérant que la fracture de la couche de céramique est la complication mécanique la plus fréquente pour les prothèses fixées...


En prothèse fixée sur implants, unitaire ou partielle, les couronnes transvissées ont déjà une histoire de succès bien documentée. Cependant, les couronnes scellées offrent une procédure plus simple, une mise en place passive et de faibles difficultés esthétiques et occlusales. Néanmoins, leur dépose éventuelle reste problématique. Considérant que la fracture de la couche de céramique est la complication mécanique la plus fréquente pour les prothèses fixées céramo-métalliques sur implants, l’étude présente a pour objet d’évaluer les effets de la forme des armatures et d’un vieillissement artificiel sur la résistance à la fracture de ces prothèses.

Matériel et méthode

Trente couronnes céramo-métalliques (CCM) mandibulaires sur implants, standardisées, sont divisées en 3 groupes de 10. Le groupe 1 sert de contrôle et est constitué de CCM scellées. Le groupe 2 est constitué de CCM transvissées dont l’orifice occlusal est bordé d’un cerclage en métal. Le groupe 3 est composé de CCM transvissées avec un orifice occlusal à bord en céramique. Les cupules métalliques du groupe 1 ont une épaisseur de 0,5 mm et celles des groupes 2 et 3 ont une épaisseur de 2 mm. Mais toutes ont une épaisseur cervicale de 0,5 mm et un talon de 2 mm de hauteur en lingual et de 3,25 mm en proximal, ce qui permet d’obtenir une épaisseur de céramique régulière de 2 mm. Le vieillissement artificiel est réalisé sur 5 couronnes de chaque groupe en les soumettant à des charges dynami­ques appliquées sur la fosse centrale de la face occlusale et en contact avec les cuspides vestibulaire et linguale, avant d’être exposées à une compression axiale, jusqu’à la fracture.

Résultats et discussion

Aucune fracture n’est survenue lors de l’épreuve du vieillissement. Des différences significatives de résistance ont été notées entre le groupe contrôle (couronnes scellées) et les 2 groupes expérimentaux (couronnes transvissées) mais il n’existe aucune différence signi­ficative entre les groupes 2 et 3. Bien que la résistance à la fracture soit la même chez les spécimens soumis au vieillissement et chez les autres, les couronnes transvissées non soumises au vieillissement artificiel présentent des petites fractures des cuspides vestibulaires qui vont jusqu’à une face proximale tandis que celles qui ont subi le vieillissement présentent des fractures traversant la face vestibulaire dans un plan mésio-distal.

L’essentiel

Dans l’étude présente, les couronnes céramo-métalliques (CCM) scellées sur piliers implantaires présentent une résistance à la fracture plus grande que celle des couronnes fixées par transvissage. La présence d’un orifice occlusal pour le passage de la vis constitue une discontinuité de la céramique occlusale et affecte la résistance à la fracture de cette couche cosmétique. Ce serait donc l’intégrité des surfaces des couronnes scellées qui tendrait à leur conférer une résistance supérieure. Cependant, tous les groupes testés ont quand même présenté des niveaux de résistance à la fracture acceptables pour une bonne performance clinique. Le vieillissement artificiel par des charges dynamiques occlusales cycliques n’a pas altéré la résistance des couronnes. Les CCM n’autorisent probablement pas une grande accumulation de fatigue mécanique mais les modes de fractures survenues indiquent que la manière dont surviennent les dommages est influencée par les charges dynamiques. Les résultats montrent aussi que le métal cerclant l’orifice occlusal de transvissage ne renforce pas les couronnes. Son absence permet des résultats esthéti­ques meilleurs sans nécessité d’une remise en question de l’avantage de la réversibilité des couronnes transvissées.