Taux de complications et d’échecs chez des patients traités pour une parodontite chronique avec une couronne unitaire sur une racine naturelle ou un implant - Implant n° 3 du 01/09/2010
 

Implant n° 3 du 01/09/2010

 

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Sébastien MOLKO  

Cette étude compare les taux de complications biologiques (carie, perte de vitalité, fracture radiculaire, abcès, image péri-apicale, parodontite et péri-implantite) et techniques (fracture de céramique, descellement, fracture implantaire, desserrage de vis) des couronnes unitaires sur les dents vitales (SC-V), sur des dents traitées endodontiquement sans inlay-core (SC-E), sur des dents traitées endodontiquement avec inlay-core (SC-PC) et sur des implants (SC-I).

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Cette étude compare les taux de complications biologiques (carie, perte de vitalité, fracture radiculaire, abcès, image péri-apicale, parodontite et péri-implantite) et techniques (fracture de céramique, descellement, fracture implantaire, desserrage de vis) des couronnes unitaires sur les dents vitales (SC-V), sur des dents traitées endodontiquement sans inlay-core (SC-E), sur des dents traitées endodontiquement avec inlay-core (SC-PC) et sur des implants (SC-I).

À partir d’un échantillon de 392 patients atteints de parodontite chronique traités et documentés par des étudiants diplômés de l’Université de Bern au cours de la période s’échelonnant de 1978 à 2002, 199 d’entre eux ont été réexaminés en 2005 pour cette étude de cohorte rétrospective et 64 de ces derniers ont été traités avec des couronnes unitaires (SC). L’analyse statistique incluait une analyse de Kaplan-Meier et une régression de Poisson a été utilisée pour comparer les 4 groupes de couronnes en termes de taux d’incidence de défaillances, d’échecs et de complications combinées sur une période d’observation de plus de 10 ans.

Les dossiers de 64 patients (64 % femmes et 36 % hommes) ont donc été retenus. Au moment de la mise en place des couronnes, l’âge moyen des patients était de 46,8 ans (intervalle de 24 à 66,3 ans). Au total, 168 couronnes unitaires ont été analysées. La durée moyenne de suivi était de 11,8 ans.

Pendant la période d’observation, 22 complications biologiques et 11 techniques sont survenues, 19 SC ont été perdues. La possibilité pour les SC de rester exemptes de tout défaut ou de complication après 10 ans était respectivement de :

– 89,3 % (56) pour les SC-V avec un intervalle de confiance (IC) à 95 % ;

– 85,8 % (34) pour le SC-E avec un IC de 95 % ;

– 75,9 % (39) pour les SC-PC avec un IC de 95 % ;

– 66,2 % (39) pour le SC-I avec un IC de 95 %.

Le taux cumulatif de risque d’apparition d’un échec après 10 était de 5,1 % (IC 95 %). Le taux d’échecs ou de complications était 3,5 fois supérieur pour les SC-I que pour les SC-E et 1,7 fois plus élevé pour les SC-PC que pour les SC-E. Les SC-V ont présenté le plus faible taux d’échecs ou de complications au cours des 10 ans.

Pendant toute la période d’observation, 5 SC-I ont présenté une complication biologique (péri-implantite). Le taux cumulatif de complications biologiques après 10 ans était de 17,6 % (IC 95 %). Le taux de complications annuelles pour 100 SC-I était de 1,8 % (avec un IC de 95 %). Cinq complications techniques ont été comptabilisées : 2 fractures de céramique, 1 perte de rétention et 2 vis prothétiques desserrées.

Le risque cumulé de complications techniques après 10 ans se montait à 13,5 % (avec un IC de 95 %). Le taux annuel de complications techniques pour 100 SC-I a été de 1,9 % (avec un IC de 95 % 0,9-3,9).

Les SC sur les dents vitales ont le meilleur pronostic ; celles sur les dents dépulpées ont un pronostic légèrement plus faible sur 10 ans. Les couronnes sur les dents avec inlay-core et sur implants ont présenté la plus forte incidence d’échecs et de complications.

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