Le flux numérique réalisé intégralement au fauteuil - Implant n° 360 du 01/09/2018
 

Implant_Hors Série n° 360 du 01/09/2018

 

IMPLANTOLOGIE NUMÉRIQUE

Jacques ATTIAS  

Exercice privé
Expert cour d’Appel de Versailles
Attaché universitaire DUCICP & DUCA
Hôpital Rotschild (AP-HP)

L’avènement des technologies numériques offre aujourd’hui de nouvelles possibilités de traitement dans le domaine de l’implantologie. La numérisation de situations cliniques par un scanner intra-oral donne l’opportunité au clinicien de mettre à profit de puissants logiciels de CAO/CFAO lui permettant d’optimiser ses compétences là où il était jusqu’à présent livré à lui-même.

L’intégration de moyens de fabrication au cabinet dentaire tels qu’une usineuse permet la réalisation de prothèses d’usage ou transitoires.

Planification implantaire et chirurgie guidée

Le point de départ de cette étape est la conception d’un projet prothétique en 3D. Il est donc nécessaire d’enregistrer les empreintes de l’édentement, de l’arcade antagoniste et de l’intercuspidie.

À partir de ces empreintes et à l’aide d’un logiciel de CAO, une prothèse destinée à combler l’édentement est conçue. Cette prothèse jouera le rôle de projet prothétique.

La deuxième étape consiste à corréler le projet virtuel obtenu au format .stl avec les images radiographiques au format DICOM. Il s’agit de déterminer 3 points de références qui seront clairement identifiés sur chacun des fichiers, définissant 2 surfaces triangulaires planes homologues, grâce auxquelles le projet prothétique virtuel et les images du cone beam seront superposées (fig. 1 et 2).

Cette étape réalisée, les implants vont pouvoir être positionnés avec précision à la fois par rapport à l’axe prothétique, et aux volumes osseux disponibles mais aussi par rapport à des obstacles anatomiques uniquement visibles au scanner (racines, concavité vestibulaire…) (fig. 3). Ce protocole permet la planification implantaire la plus précise.

La troisième étape consiste à concevoir et à usiner un support de chirurgie guidée.

Une fois la position de l’implant fixée, une gouttière en résine est usinée pour guider l’alésage des forêts et le placement de l’implant conformément à la planification implantaire.

Cette démarche peut être intégralement développée en quelques heures. Le contrôle radiographique montre une précision satisfaisante (fig. 4).

Prothèses d’usage

Pour la phase prothétique, il faut adjoindre à la série des trois empreintes numériques l’empreinte de l’environnement gingival nécessaire à la réalisation d’un profil d’émergence prothétique optimal.

Le positionnement tridimensionnel précis de l’implant est enregistré par le scannage d’un scanbody, pièce qui présente sur sa partie supérieure une pyramide triangulaire étant reconnue par le logiciel de scannerisation optique. La future prothèse implantaire peut ainsi être conceptualisée (fig. 5).

Cette prothèse est usinée à partir de blocs de LS2 dans un état amorphe, plus tendre, dit « état bleu ». La cristallisation de la prothèse sera obtenue par la cuisson. Une fois maquillée et glacée, la céramique est assemblée au TiBase par collage.

Les prothèses sont transvissées à 20 Ncm, puis le fut de vissage est comblé par du téflon et occclusalement obturé au composite (fig. 6).

Prothèses immédiates

Dans les situations d’extraction implantation immédiate en secteur esthétique, le traitement intégralement numérisé trouve sa plus élégante expression.

Enregistrer au préalable la dent à extraire sous forme de biocopie (fig. 7) afin de la reproduire sous forme de prothèse immédiate garantit un parfait mimétisme à la fois de la morphologie dentaire et du profil d’émergence (fig. 8).