« EMPÊCHEUR DE TOURNER EN ROND » - Clinic n° 08 du 01/09/2011
 

Clinic n° 08 du 01/09/2011

 

ACTU

Depuis un score médiocre de 19 % aux URPS, et la mise en minorité peu avant de son président, la place de l’UJCD dans le paysage syndical dentaire a paru brouillée. Philippe Denoyelle, son nouveau président, explique.

Que s’est-il passé à l’UJCD ?

Des dissensions internes portant sur les rôles de l’Assurance maladie obligatoire (AMO) et complémentaire (AMC) ont conduit à une motion de censure à l’encontre de l’ancienne équipe le 9 décembre dernier. Pour cette équipe, l’AMO n’avait pas d’avenir ; il fallait contractualiser avec l’AMC. La ligne politique traditionnelle de l’UJCD et la fraction que je représentais prônent au contraire le tripartisme et veulent contracter avec l’AMC en conservant à l’AMO son rôle pivot au sein de la protection sociale, car l’AMO est importante en termes de santé publique et de garantie d’accès aux soins. Nous refusons son départ au premier euro. C’est un clivage philosophique important.

Quel est votre programme ?

Un retour aux fondamentaux de l’UJCD, la revalorisation – le doublement – des actes de soins, le tripartisme, tout en acceptant une évolution de la part prise en charge par l’AMO et l’AMC. Nous demandons aussi la mise en place de la CCAM.

Comment se situe l’UJCD dans le paysage syndical actuel ?

Nous nous situons entre le conservatisme de la CNSD et l’utopisme de la FSDL ; une position électoralement peu porteuse en nombre de voix ! Alors que la profession est plutôt conservatrice, nous appelons à des évolutions parce que le monde change. Même si nous sommes minoritaires, nous ne sommes pas marginalisés, nous tenons notre place par la contestation en nous opposant aux réseaux fermés des mutuelles, par nos propositions en faveur des assistantes dentaires et par notre participation (article 6 et proposition de valorisation). Et si nos idées sont justes, même en opposition avec le syndicat majoritaire, nous pouvons fédérer une partie de la profession et la faire évoluer. On aimerait être les empêcheurs de tourner en rond mais toujours en restant crédibles !