Zircone versus métal - Clinic n° 10 du 01/11/2012
 

Clinic n° 10 du 01/11/2012

 

Presse internationale

L’essentiel

Faut-il opter pour de meilleurs résultats esthétiques en sacrifiant la résistance ou choisir la résistance en compromettant l’esthétique ? La complication la plus fréquente associée aux restaurations céramique/zircone est la fracture de la couche de céramique. Des études cliniques ont révélé un taux de fracture élevé qui fluctue entre 6 % et 15 % sur une période de 3 à 5 ans. Ce taux est élevé par comparaison avec celui de 4 %, sur 10 ans, des restaurations...


Faut-il opter pour de meilleurs résultats esthétiques en sacrifiant la résistance ou choisir la résistance en compromettant l’esthétique ? La complication la plus fréquente associée aux restaurations céramique/zircone est la fracture de la couche de céramique. Des études cliniques ont révélé un taux de fracture élevé qui fluctue entre 6 % et 15 % sur une période de 3 à 5 ans. Ce taux est élevé par comparaison avec celui de 4 %, sur 10 ans, des restaurations céramo-métalliques. L’objectif de cette étude in vitro est de soumettre des restaurations céramo-zircone à des tests de compression jusqu’à la fracture et d’étudier, à l’aide d’un microscope électronique à balayage, la défaillance mécanique et les changements de surface survenus sur la couche de céramique.

Matériel et méthode

L’étude porte sur 60 couronnes en céramique/zircone et 20 couronnes céramo-métalliques. Parmi les 60 tout-céramique, 20 couronnes sont fabriquées en IPS e.max ZirCAD recouvert de céramique IPS e.max Ceram (Ivoclar Vivadent) (groupe 1), 20 autres sont fabriquées en IPS e.max ZirCAD recouvert de IPS e.max ZirPress (Ivoclar Vivadent) (groupe 2) et les 20 restantes sont fabriquées avec Lava Frame Zirconia recouvert de Lava Ceram (3M ESPE) (groupe 3). Le groupe 4 qui sert de contrôle est constitué des 20 couronnes céramo-métalliques en alliage nickel-chrome recouvert de céramique IPS d.SIGN (Ivoclar Vivadent). Les couronnes sont collées avec un ciment résine. Les forces de compression sont alors appliquées perpendiculairement aux faces occlusales, en leur centre, jusqu’à la fracture de la couche de céramique. L’observation des fractures est réalisée au microscope électronique à balayage.

Résultats et discussion

Les forces de fracture sont de 1773,92 N pour le groupe 1, de 1818,01 N pour le groupe 2, de 2210,95 N pour le groupe 3 et de 2310,49 N pour le groupe 4 des céramo-métalliques. C’est donc ce dernier groupe qui révèle la plus grande résistance de la couche de céramique. Ces résultats démontrent que les différences de comportement des couches de céramique sont dépendantes du matériau de l’armature sous-jacente. Le microscope montre que l’interface entre la céramique et la zircone est principalement le résultat d’une rétention micromécanique liée aux convexités et concavités microscopiques de la surface de la zircone auxquelles vient se micro­claveter la céramique de recouvrement, sans liaison de type chimique.

L’ESSENTIEL

Dans les limites de cette étude in vitro, les résultats indiquent que la céramique des couronnes en céramo-zircone est moins résistante aux forces de compression que celle des couronnes céramo-métalliques. Le groupe des couronnes réalisées avec la zircone Lava montre des résistances (2210 N) significativement supérieures à celles des groupes de couronnes réalisées avec les zircones ZirPress (1818,01 N) et ZirCAD (1773,92 N). Il n’a pas été trouvé de différences significatives entre le groupe Lava et le groupe des céramo-métalliques (2335,17 N). Tous les spécimens étudiés ont montré des résistances à des forces de compression plus importantes que celles exercés en bouche au cours de la mastication normale. Les fractures sur céramo-zircone surviennent, pour 71,66 % des cas, dans l’épaisseur de la céramique (écaillage). Dans le groupe des couronnes céramo-métalliques, elles sont toutes adhésives et dénudent le métal. Chez des patients à risque occlusal et moins exigeants sur le plan esthétique, les céramo-métalliques doivent être recommandées pour leur meilleur comportement mécanique. Les résultats de cette étude doivent être interprétés avec prudence car il est difficile d’appliquer in vivo les résultats du test de compression statique seul.