Développement professionnel continu : trouver ses propres réponses - Clinic n° 03 du 01/03/2010
 

Clinic n° 03 du 01/03/2010
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DE BOUCHE À OREILLE

frbesse@hotmail.fr%22&revues[]=CLI&sortby=relevance">Frédéric Besse frbesse@hotmail.fr  

La loi HPST a instauré une nouveauté : le remplacement de la formation continue par la notion de « développement professionnel continu ». Certains ont, d'une manière inadmissible et antidéontologique, interprété cela comme l'abandon de la formation continue obligatoire. Il n'en est rien et cela est même plus contraignant. L'approche précédente, dans laquelle il suffisait d'être présent pour obtenir des points, est terminée. Elle est remplacée par une « Évaluation des...


La loi HPST a instauré une nouveauté : le remplacement de la formation continue par la notion de « développement professionnel continu ». Certains ont, d'une manière inadmissible et antidéontologique, interprété cela comme l'abandon de la formation continue obligatoire. Il n'en est rien et cela est même plus contraignant. L'approche précédente, dans laquelle il suffisait d'être présent pour obtenir des points, est terminée. Elle est remplacée par une « Évaluation des pratiques professionnelles » qui sera faite par des chirurgiens-dentistes, des caisses de Sécurité sociale et/ou des assureurs privés, et qui pourra conduire à des déconventionnements.

D'une obligation de présence facile à assumer, nous passons à une obligation de résultat.

Selon le niveau d'exigence des chirurgiens-dentistes contrôleurs, les conséquences risquent d'être dramatiques pour une partie de la profession. Le seul moyen d'éviter cet écueil sera de continuer à se former afin de pouvoir prodiguer des soins conformes aux données avérées de la science. Or, la formation continue, sous sa forme actuelle, souffre d'un défaut rédhibitoire : la faiblesse de son contenu. En effet, généralement, lors d'une journée de formation continue, un confrère, arrogant, passe la matinée à rappeler des bases. Après un repas copieux, le développement nous assène ses vérités. Enfin, la pause de l'après-midi donne le signal du départ et la conclusion se fait devant une salle aux deux tiers vide. Pour l'habitué, ce qu'il a réellement appris pourrait se résumer en 10 minutes, quand il n'a pas le malheur de tomber sur un universitaire déconnecté de la réalité, qui propose des solutions techniques inapplicables au quotidien. Cette manière de se former est donc désuète et peu efficace. Heureusement, il existe d'autres solutions, par exemple :

• les formations vidéo et sous forme de diaporamas que l'on trouve sur Internet. Elles sont brèves, denses et percutantes. De plus, on peut ne regarder que les passages qui apportent réellement quelque chose de nouveau ;

• plus intéressante encore, la visite chez des confrères et amis dont on connaît la qualité du travail et l'intérêt pour telle ou telle spécialité. En effet, par-delà la convivialité inhérente à cette démarche, l'observation de leurs techniques, de leur matériel et de leur organisation permet de réellement améliorer sa pratique. Cette approche est largement sous-estimée. D'une part, parce que nous n'y pensons pas. Mais aussi parce que dans une profession où les ego sont si souvent hypertrophiés, il est toujours difficile de reconnaître que tel confrère est plus qualifié que soi dans un domaine précis. Il faut donc savoir poser un boeuf sur son orgueil et ne pas hésiter à se rappeler au bon souvenir de ses amis dont on sait qu'ils ont développé leur activité sur des critères de qualité. Ce type d'échanges est le plus productif, et le plus agréable en matière d'amélioration de la qualité de son travail.