Le chaud et le froid - Clinic n° 03 du 01/03/2010
 

Clinic n° 03 du 01/03/2010

 

L'ÉVÉNEMENT

Anne-Chantal de Divonne  

Les praticiens de ville ont enfin accès au MEOPA, un mélange équimolaire d'oxygène et de protoxyde d'azote, pour soigner leurs patients phobiques ou handicapés. Son autorisation de mise sur le marché, attendue de longue date par la profession, signe officiellement sa sortie de la « réserve hospitalière ». Certes, avant de l'utiliser, il faudra s'être formé et avoir certifié sa formation auprès de l'Ordre. Mais cette nouvelle capacité donnée aux cabinets de ville confirme...


Les praticiens de ville ont enfin accès au MEOPA, un mélange équimolaire d'oxygène et de protoxyde d'azote, pour soigner leurs patients phobiques ou handicapés. Son autorisation de mise sur le marché, attendue de longue date par la profession, signe officiellement sa sortie de la « réserve hospitalière ». Certes, avant de l'utiliser, il faudra s'être formé et avoir certifié sa formation auprès de l'Ordre. Mais cette nouvelle capacité donnée aux cabinets de ville confirme avec force la place de l'acte dentaire dans la pratique médicale. Et l'on ne peut que se réjouir de ce grand pas en avant. Pour autant, lorsqu'on découvre dans le même temps qu'au long de ses 52 pages de propositions pour « moderniser notre système de santé et lutter contre l'avancée de la désertification médicale », le rapport sur les maisons pluridisciplinaires, ou pôles de santé, récemment remis à pas moins de 1 ministre (Santé) et de 2 secrétaires d'État (Politique de la ville et Aménagement du territoire), oublie de façon quasi provocatrice la profession dentaire, on a quelques doutes sur la cohérence de nos gouvernants.

En parcourant le texte avec attention, tout juste va-t-on découvrir une « référence dentaire », au détour d'un encadré, et encore !, pour signifier qu'un dentiste « peut » devenir membre d'une maison de santé. Sans autre forme de précision !

On sait pourtant que la conseillère de l'Ordre chargée des questions de démographie, Myriam Garnier, a bien été consultée par les auteurs du rapport. On sait aussi que la profession possède depuis longtemps une expérience certaine des structures de soins pluridisciplinaires et qu'elle y est favorable.

Souffler ainsi le chaud et le froid, est-ce par cette méthode qu'on espère régler les graves problèmes de notre système de soins demain ?