Le médecin du parodonte - Clinic n° 05 du 01/05/2010
 

Clinic n° 05 du 01/05/2010

 

LIVRE À LA PAGE

L’ANALYSE

Céline GONTARD  

La maladie parodontale est une maladie complexe, multifactorielle, considérée par le patient comme une injustice qu’il faut, en tant qu’omnipraticien, savoir expliquer, traiter et donc comprendre…

C’est ce que le Dr Charon et ses collaborateurs tentent de faire en nous livrant, dans cette deuxième édition, de quoi y parvenir, avec une revue de tous les aspects histologiques, cliniques, radiologiques, immunologiques et bactériologiques du parodonte sain et malade.

Si...


La maladie parodontale est une maladie complexe, multifactorielle, considérée par le patient comme une injustice qu’il faut, en tant qu’omnipraticien, savoir expliquer, traiter et donc comprendre…

C’est ce que le Dr Charon et ses collaborateurs tentent de faire en nous livrant, dans cette deuxième édition, de quoi y parvenir, avec une revue de tous les aspects histologiques, cliniques, radiologiques, immunologiques et bactériologiques du parodonte sain et malade.

Si certains chapitres sont difficiles à digérer, malgré une belle iconographie (les coupes histologiques manquent, je le regrette, de légendes pour les « profanes » que nous, cliniciens, sommes devenus !), ils sont indispensables à la compréhension du reste.

Les arguments de l’auteur concernant sa méthode de travail s’appuient sur ces bases fondamentales, une littérature abondante et la validation de nombreux cas cliniques illustrés dans un chapitre entier.

Le traitement est l’aboutissement d’une méthodologie qui inclut des interrogatoires, des tests (pertinence des tests génétiques de susceptibilité dans les parodontites sévères) et des prélèvements, afin de déceler la présence de bactéries incompatibles avec la santé parodontale.

La prescription d’antiseptiques, voire d’antibiotiques, dont les caractéristiques et indications sont largement décrites, est un pilier du traitement.

Dans une maladie dont l’étiologie incrimine les défaillances de l’hôte, il est primordial de connaître celles acquises (stress, tabac), innées, et la susceptibilité du patient aux infections : la relation entre les pathologies générales et les infections sévères parodontales constitue une des découvertes les plus importantes en parodontie clinique des 10 dernières années. On citera les maladies cardio-vasculaires, le diabète, l’infection à VIH, les problèmes obstétricaux…

Les traitements non chirurgicaux (dont le Dr Charon est un fervent défenseur) sont largement décrits, avec le protocole et le matériel.

La chirurgie parodontale (traitée en 6 pages dans cet ouvrage qui en fait de plus de 460 !) n’est pas l’acte le plus plébiscité par les auteurs, mais c’est bien le contrôle de la pathologie parodontale, jamais complètement guérie, qui est un critère de réussite. Ce contrôle est capital avant les traitements prothétiques, orthodontiques et implantaires, surtout quand on sait aujourd’hui qu’un patient avec des antécédents de maladie parodontale est prédisposé aux péri-implantites.

Un mot sur les nouveaux chapitres par rapport à la première édition : l’un d’entre eux est consacré à l’implantologie, se résumant à une énumération des différentes classes d’édentement sans développer assez, c’est dommage, les critères décisionnels d’extraction ou de conservation des dents atteintes de maladies parodontales.

Le chapitre sur le « continuum endoparodontal » explique les relations étroites entre pathologies endodontique et parodontale, et leur incidence sur le diagnostic et leur traitement.

Enfin, on trouve un beau chapitre sur les lasers et les résultats obtenus en parodontie, toujours appuyés sur une littérature médicale détaillée, voire critiquée.

Le Dr Charon nous recentre dans notre statut de médecin du parodonte qui, même sans bistouri, peut déjà largement contribuer au traitement de cette maladie, ce qui ne peut être qu’une gratification dans notre pratique quotidienne !

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