Résistance à la fracture des bords libres des CCM - Clinic n° 11 du 01/12/2010
 

Clinic n° 11 du 01/12/2010

 

PRESSE INTERNATIONALE

L’ESSENTIEL

Antoine VASSALLO  

La fracture de la céramique des couronnes céramo-métalliques (CCM) impose souvent leur remplacement. Pour réduire ce risque, il a été recommandé de fabriquer des infrastructures qui ménagent un espace pour la céramique qui n’excède pas 1,5 à 2 mm de hauteur, ce qui peut compliquer la tâche du prothésiste au niveau du tiers incisal des dents antérieures particulièrement translucides. Les fractures sont aussi dues à une fatigue mécanique accumulée plutôt qu’à une charge...


La fracture de la céramique des couronnes céramo-métalliques (CCM) impose souvent leur remplacement. Pour réduire ce risque, il a été recommandé de fabriquer des infrastructures qui ménagent un espace pour la céramique qui n’excède pas 1,5 à 2 mm de hauteur, ce qui peut compliquer la tâche du prothésiste au niveau du tiers incisal des dents antérieures particulièrement translucides. Les fractures sont aussi dues à une fatigue mécanique accumulée plutôt qu’à une charge ponctuelle. Cette fatigue peut être obtenue in vitro par l’application de charges mécaniques cycliques et par thermocyclage. Le choix de l’alliage métallique semble avoir aussi une importance. L’objet de cette étude est d’évaluer l’effet de l’épaisseur de la céramique incisale des CCM réalisées avec 2 alliages différents quand elles sont soumises à un thermocyclage, à des charges mécaniques cycliques et à des tests de fracture.

Matériel et méthode

Cette étude utilise 60 CCM antérieures présentant un bord incisal en céramique de 2 hauteurs différentes (2 ou 4 mm) et une armature réalisée soit avec un alliage non précieux soit avec un métal précieux. Elles sont scellées avec un ciment résine et divisées en 4 groupes de 15, (B20, B40, N20, N40) ; B pour alliage de base non précieux, N pour alliage noble, 20 et 40 indiquant les 2 épaisseurs de céramique. Les spécimens sont ensuite soumis à un thermocyclage et à un cycle de charges mécaniques. Ils sont considérés comme des succès si aucune craquelure ou fracture n’est observée. Ils sont viables si seule la face linguale est affectée d’une craquelure. Ils sont considérés comme des échecs s’ils présentent une craquelure sur la face vestibulaire ou une fracture. La localisation et le mode de fracture sont examinés avec un stéréomicroscope optique.

Résultats et discussion

Tous les 15 spécimens du groupe N20 et 5 du groupe N40 sont considérés comme des succès, tandis que seuls 11 spécimens du groupe B20 et aucun du groupe B40 sont considérés comme des succès. Les spécimens restants du groupe N40 ne sont pas considérés comme des échecs tandis que dans le groupe B40 un unique échec est observé. Ces résultats indiquent que le groupe des CCM réalisées avec l’alliage hautement noble présente un taux de succès plus élevé que celui du groupe à l’alliage non précieux et que le taux de succès des couronnes avec 2 mm de céramique au bord libre est significativement plus élevé que celui des couronnes avec 4 mm.

L’essentiel

Dans les limites de cette étude in vitro, les résultats indiquent, globalement, que les CCM réalisées avec un alliage précieux présentent, après avoir été soumises à un cycle de charges mécaniques, un taux de succès significativement supérieur à celui des CCM fabriquées avec un alliage non précieux. Mais, cependant, indépendamment du type de métal utilisé, les couronnes présentant un bord incisal d’une hauteur de 2 mm de céramique montrent un taux de succès plus élevé que celui des couronnes avec un bord de 4 mm. Donc, l’épaisseur de la céramique cosmétique au bord libre affecte significativement la résistance à la fracture. Si dans le cas des 2 mm le type d’alliage n’affecte pas significativement cette résistance, il n’en est pas de même pour les couronnes avec une hauteur de bord de 4 mm. Ainsi, une couronne dont l’extension de la céramique au bord libre est de 4 mm et dont l’infrastructure est en alliage non précieux est plus susceptible de présenter des craquelures que tous les autres spécimens de cette étude. Si la recherche de l’esthétique du tiers incisal nécessite le recours à une hauteur au bord libre de céramique non soutenue par le métal de 4 mm, il vaudrait peut-être mieux alors considérer l’option des couronnes tout-céramique.