Une si longue attente - Clinic n° 04 du 01/04/2011
 

Clinic n° 04 du 01/04/2011

 

Biodentine (Septodont)

NOUVEAUX PRODUITS

Ce que j’en pense

Mes amis universitaires m’en avaient dit le plus grand bien, plusieurs années avant sa commercialisation. Je n’ai donc pas hésité à le commander dès sa sortie, auprès de mon représentant en produits Septodont. Le Biodentine est un nouveau matériau de restauration, mis au point par la société française, en collaboration avec plusieurs équipes hospitalo-universitaires réparties sur tout le territoire national. Il est disponible depuis le début de l’année.

Un épais...


Mes amis universitaires m’en avaient dit le plus grand bien, plusieurs années avant sa commercialisation. Je n’ai donc pas hésité à le commander dès sa sortie, auprès de mon représentant en produits Septodont. Le Biodentine est un nouveau matériau de restauration, mis au point par la société française, en collaboration avec plusieurs équipes hospitalo-universitaires réparties sur tout le territoire national. Il est disponible depuis le début de l’année.

Un épais dossier scientifique nous apprend qu’il s’agit d’un ciment minéral à base de silicate de calcium. Le produit se présente sous forme d’une poudre beige contenue dans de petites capsules semblables à celles d’amalgame. Il faut y ajouter 5 à 6 gouttes d’un liquide fourni dans une minuscule fiole de plastique et vibrer la capsule durant 30 secondes. La pâte ainsi obtenue est souple et onctueuse, relativement facile à puiser à l’aide d’une spatule de bouche et à placer dans les cavités.

Doté d’extraordinaires qualités de biocompatibilité, solidité et facilité d’utilisation, le Biodentine est défini comme un substitut dentinaire remplaçant avantageusement les ciments de verre ionomère en technique sandwich. Il peut également, à l’instar du MTA, être employé avec succès pour les coiffages pulpaires directs, l’obturation de perforations radiculaires accidentelles, voire les obturations a retro. Ses indications sont donc particulièrement étendues, le promettant à un bel avenir.

Sa dureté finale, voisine de celle de la dentine, n’est obtenue qu’après une douzaine de minutes. C’est bien plus rapide que pour le MTA qui, il est vrai, n’est pas destiné à obturer des cavités coronaires, mais trois fois plus lent que les ciments de verre ionomère à prise chimique. Le fabricant préconise en conséquence d’utiliser le Biodentine dans une première séance pour obturer complètement la cavité après élimination des tissus cariés. Dans un second temps, une couche superficielle de matériau est éliminée à la fraise, puis remplacée par une obturation directe ou indirecte. Étant donné son pouvoir cicatrisant sur la pulpe, le Biodentine est recommandé même dans les cavités très profondes. Il adhère spontanément à la dentine et ne nécessite aucun traitement chimique de mordançage. En revanche, il doit être traité comme un verre ionomère en technique sandwich au moment de réaliser l’obturation définitive en composite. Sa teinte beige opaque n’est en effet pas très esthétique et sa résistance mécanique à moyen terme est insuffisante pour éviter un effritement des restaurations occluso-proximales.

J’ai pu apprécier l’excellente tolérance biologique de ce matériau et l’absence totale de douleurs postopératoires à la suite de l’obturation de cavités juxtapulpaires et de perforations accidentelles. Plus facile à utiliser que le MTA car de consistance plus agréable, il m’a cependant paru très sensible à l’humidité au moment de la prise. On peut l’appliquer à la spatule ou le tasser avec un fouloir un peu comme un amalgame. Mais j’aurais préféré une capsule pour pistolet, semblable à celles des ciments de verre ionomère, avec un bec verseur plus pratique. Lors du fraisage, le Biodentine m’a semblé à peine moins dur que la dentine et très facile à usiner.

Ses propriétés biologiques extraordinaires laisseraient augurer un brillant avenir. Il pourrait être exceptionnellement intéressant en endodontie, comme ciment de scellement canalaire, à condition que sa formule soit adaptée à cet usage. Mais pour l’heure, je le trouve encore perfectible : depuis que j’ai reçu le coffret de 15 capsules, j’aurais pu m’en servir tous les jours. Or, je ne l’ai réservé qu’à des cas très particuliers. Je ne parlerai pas de son prix encore élevé, de son conditionnement un peu vieillot, de la quantité de produit disponible dans les capsules trop ou pas assez importante, de sa radio-opacité assez faible, mais de son principal inconvénient à mes yeux : son temps de prise beaucoup trop long.

Chez les enfants, le Biodentine serait le matériau d’obturation camérale idéal après pulpotomie. Mais attendre une dizaine de minutes son durcissement complet avant de pouvoir réaliser l’obturation coronaire me paraît trop contraignant.

Chez l’adulte, être obligé de revoir le patient une deuxième fois pour achever une obturation directe est non seulement peu rentable mais aussi peu avantageux pour les deux parties.

Je crains que ces aspects pratiques n’aient échappé aux équipes qui ont évalué le produit durant sa phase de développement. Il faut dire que cela n’est généralement pas la principale préoccupation des universitaires.

Biodentine

Les plus

• Excellente biocompatibilité.

• Simplicité de mise en œuvre.

• Consistance très agréable.

Les moins

• Temps de prise beaucoup trop long.

• Doit être recouvert par un matériau plus solide dans un second temps.

• Conditionnement perfectible.

Prix de vente recommandé

179 € le coffret contenant 15 capsules de 700 mg de poudre + liquide + accessoires

Laboratoires Septodont

Tél. : 01 49 76 70 00 – Fax : 01 48 85 54 01

iquare@septodont.com – http://www.septodont.com