Comblement postextractionnel des alvéoles au maxillaire postérieur - Clinic n° 06 du 01/06/2011
 

Clinic n° 06 du 01/06/2011

 

PRESSE INTERNATIONALE

L’ESSENTIEL

Antoine VASSALLO  

Après l’extraction d’une dent, l’os alvéolaire subit un remodelage et perd du volume. Un tel évènement dans un secteur maxillaire postérieur peut entraîner la nécessité d’un comblement sinusien quand une option implantaire est choisie pour le remplacement de la dent extraite. Afin de préserver la crête, il a été proposé de combler les alvéoles fraîchement déshabitées avec des particules d’os bovin anorganique (Bio-Oss ou Bio-Oss Collagen, Geistlich). L’étude...


Après l’extraction d’une dent, l’os alvéolaire subit un remodelage et perd du volume. Un tel évènement dans un secteur maxillaire postérieur peut entraîner la nécessité d’un comblement sinusien quand une option implantaire est choisie pour le remplacement de la dent extraite. Afin de préserver la crête, il a été proposé de combler les alvéoles fraîchement déshabitées avec des particules d’os bovin anorganique (Bio-Oss ou Bio-Oss Collagen, Geistlich). L’étude présente, multi-centrique, a pour but de comparer les variations dimensionnelles à moyen et long terme de la crête alvéolaire dans les secteurs molaires maxillaires après des extractions, avec ou sans apport de Bio-Oss Collagen.

Matériel et méthode

L’étude porte sur 16 patients recrutés par 2 centres de soins et nécessitant l’extraction d’une molaire maxillaire pour raisons parodontales. Des gouttières sont fabriquées à partir d’empreintes de la crête prises juste avant les extractions et après avoir fait sauter la dent sur le modèle en plâtre. Les extractions sont réalisées d’une manière atraumatique. Les variations des espaces entre la gouttière et l’os sont mesurées juste après les extractions, puis à 3 mois et à 6 mois postopératoires. Dans les sites témoins, les alvéoles sont laissées en l’état et dans les sites expérimentaux, elles sont comblées avec du Bio-Oss Collagen et recouvertes par une membrane Bio-Gide. Des radiographies sont prises à 6 mois. Des greffes sinusiennes sont indiquées là où la hauteur d’os est inférieure à 8 mm. Trois des 8 patients du groupe témoin ayant subi une élévation du plancher sinusien sont comparés à l’un des patients du groupe expérimental. En outre, des échantillons histologiques sont prélevés chez 3 patients à 3, 6 et 9 mois.

Résultats et discussion

Sur 5 des 8 patients du groupe témoin la paroi vestibulaire de l’alvéole a disparu du fait de l’extraction. Cette paroi ainsi que l’os alvéolaire sont intacts après l’extraction chez tous les patients du groupe expérimental. Pour une mise en place d’implants, une greffe sinusienne a été nécessaire chez un patient du groupe expérimental et chez 3 patients du groupe témoin. Du point de vue histologique, à 3 mois, un volume important de matériau greffé est détecté noyé dans du tissu conjonctif riche en cellules et une quantité minime d’os néoformé. À 6 et 9 mois, seules des particules du matériau greffé persistent et sont incluses dans de l’os néoformé.

l’essentiel

Cette étude, avec ses limites, tente d’évaluer, dans le cadre d’une option implantaire, la nécessité de greffes sinusiennes en comparant les variations dimensionnelles et histologiques d’alvéoles maxillaires postérieures comblées juste après des extractions à l’aide de Bio-Oss Collagen avec celles d’alvéoles non traitées. Les résultats montrent et confirment l’activité de mainteneur d’espace d’un matériau implanté dans l’alvéole et recouvert d’une membrane en collagène. Cette propriété augmente la probabilité du maintien du volume de la crête alvéolaire et diminue donc, dans le secteur postérieur maxillaire, la nécessité d’élévation du plancher sinusien. La persistance de la paroi vestibulaire de l’alvéole, liée par exemple à une technique atraumatique d’extraction, semble jouer un rôle favorable dans le processus de remodelage de la crête alvéolaire, particulièrement dans les alvéoles greffées. Le matériau de comblement agit en stabilisant la cicatrisation de la plaie, en évitant la contraction vestibulo-linguale et l’affaissement des tissus mous sus-jacents, en servant d’échafaudage à la néoformation osseuse et en apportant des protéines ostéoconductrices.