Restauration non prothétique d’une incisive maxillaire fracturée - Clinic n° 06 du 01/06/2011
 

Clinic n° 06 du 01/06/2011

 

PRESSE INTERNATIONALE

L’ESSENTIEL

Antoine VASSALLO  

Dans les dents postérieures, l’utilisation de tenons est inutile dans de nombreux cas, spécialement dans les molaires qui présentent des chambres pulpaires suffisamment larges et profondes pour retenir le matériau de restauration. Mais dans le cas d’incisives maxillaires qui subissent des charges cisaillantes, le comportement à la flexion et à la torsion des tenons et, plus largement, des reconstitutions corono-radiculaires, prend une grande importance. L’étude présente utilise...


Dans les dents postérieures, l’utilisation de tenons est inutile dans de nombreux cas, spécialement dans les molaires qui présentent des chambres pulpaires suffisamment larges et profondes pour retenir le matériau de restauration. Mais dans le cas d’incisives maxillaires qui subissent des charges cisaillantes, le comportement à la flexion et à la torsion des tenons et, plus largement, des reconstitutions corono-radiculaires, prend une grande importance. L’étude présente utilise l’analyse par éléments finis pour évaluer, en 3 dimensions, la distribution des contraintes sur une incisive centrale maxillaire saine et sur une autre dépulpée et fracturée restaurée avec un composite seul ou associé à différents systèmes de tenons préfabriqués.

Matériels et méthode

Un modèle tridimensionnel d’une incisive centrale maxillaire entourée d’un ligament et d’un os est construit par la méthode des éléments finis. Des modifications du modèle permettent de créer 6 modèles expérimentaux : (1) dent saine ; (2) dent à la couronne fracturée et restaurée avec un composite seul ; (3) dent restaurée avec un composite associé à un tenon à fibres de verre ; (4) tenon à fibres de carbone ; (5) tenon en titane ; (6) tenon en céramique zircone. Dans le modèle (2), le composite pénètre sur 5 mm dans le canal radiculaire. Une force statique de mastication est appliquée à 2 endroits de leur face palatine. Les résultats d’une analyse par éléments finis sont exprimés comme des contraintes de traction, de compression ou de cisaillement.

Résultats et discussion

Sur l’incisive saine, les contraintes maximales se concentrent au collet anatomique. Les modèles restaurés avec le composite associé aux tenons en fibres de verre et en fibres de carbone ont des distributions de contraintes similaires à celles du modèle restauré avec le composite seul. Pour ce dernier, le maximum de contraintes est concentré dans la chambre pulpaire et le canal radiculaire. Pour les modèles avec tenons, le maximum de contraintes est localisé dans la couche de composite qui recouvre la face palatine du tenon. Les différents matériaux des tenons ont une influence substantielle sur la distribution des contraintes. Ainsi, les tenons fibrés concentrent le moins de contraintes avec un maximum localisé dans le tiers moyen des tenons. Le maximum de contraintes est concentré entre les tiers moyen et apical pour les modèles aux tenons en titane et en céramique zircone.

l’essentiel

Cette étude, dans ses limites, utilise l’analyse par éléments finis pour comparer la distribution des contraintes entre une incisive centrale maxillaire présentant une fracture coronaire horizontale médiane restaurée avec un composite seul et celles où ce composite est associé à des tenons de matériaux divers. Les résultats indiquent qu’aucune des restaurations évaluées n’est capable de reproduire la distribution des contraintes d’une incisive centrale maxillaire saine. L’incisive restaurée avec le composite seul a des distributions de contrainte semblables à celles des modèles restaurés avec un tenon en fibres de verre ou de carbone. Les différents systèmes de tenons changent la distribution des contraintes induites dans le complexe dent-restauration. Les modèles restaurés avec des tenons en titane et en céramique zircone ont des contraintes de niveaux élevés, localisés dans le corps du tenon et le composite qui recouvre le tenon. Les tenons en céramique montrent des fractures sans fractures concomitantes des racines. Les modèles avec tenons fibrés ont des concentrations de contraintes moins importantes et peuvent être préférés par les praticiens qui choisissent d’associer un tenon à un composite direct pour restaurer une incisive fracturée.