Laisse béton - Clinic n° 11 du 01/12/2011
 

Clinic n° 11 du 01/12/2011

 

ChemFil Rock (Dentsply)

NOUVEAUX PRODUITS

J’AI ESSAYÉ

Ce nouveau ciment de verre ionomère de reconstitution entend concurrencer les leaders du marché : résistance mécanique exceptionnelle et plasticité remarquable sont ses meilleurs atouts.

Présenté comme une alternative aux meilleurs ciments de verre ionomère du marché, le ChemFil Rock a été dévoilé à Cologne au printemps dernier. J’ai pu le manipuler un court instant sur le stand du fabricant, sur des dents en plastique transparent. Il s’agit d’un ciment de reconstitution en capsules à vibrer, semblable dans son concept à bien d’autres produits sur le marché.

Un esprit très pratique

Sa prise étant uniquement chimique, il durcit de lui-même en quelques minutes. Alors que tous les autres coulent ou collent à la spatule, celui-ci ressemble un peu à du chewing-gum longuement mâché : on arrive à le modeler sans trop de mal car il n’adhère pas aux instruments et conserve plutôt bien la forme qu’on lui donne. La teinte proposée pour les démonstrations était du A2, un peu clair et très opaque. J’ai voulu l’essayer dans mon propre cabinet et me suis donc offert une boîte de 50 capsules de teinte A3. Son prix est un peu moins élevé que celui de son concurrent le plus direct. Contrairement à ce dernier, Dentsply assure qu’il n’a ni besoin de préparation dentinaire pour améliorer l’adhésion, ni de couche de protection résineuse en surface pour augmenter sa résistance à l’usure. Voilà qui est rassurant : le verre ionomère est un matériau « rustique » dont la première qualité est la simplicité d’utilisation.

Un dur plutôt moche

Si l’on doit compliquer sa mise en œuvre, pourquoi ne pas recourir au composite, certes un peu plus cher, mais tellement plus résistant et, surtout, plus esthétique ? Car c’est sur ce deuxième point que le ChemFil Rock pèche vraiment. À cause de sa couleur mastic, il faut l’utiliser dans des régions qui ne se voient pas. Pas aussi affreux qu’un amalgame, mais tellement moins joli que le leader du marché dans cette catégorie de produits. Les capsules doivent être pressées à la main pour faire pénétrer le piston à l’intérieur avant de les installer sur le vibreur. Une opération assez pénible qui se réalise en appuyant comme un sourd sur le plan de travail. Le fabricant annonce un malaxage de 15 secondes. Sur mon vibreur, j’ai dû diviser cette durée au moins par trois. Autrement, il prenait en un éclair, avant même de l’introduire dans la cavité. Le bec verseur des capsules est un peu court et assez large. Il tourne sur lui-même pour s’orienter dans la direction voulue. La plasticité du produit est effectivement très intéressante, bien plus agréable que celle des autres CVI du marché. Si le temps de travail est assez court (1 minute 30), le temps de prise, lui, est semblable, voire plus long que celui de ses concurrents : 4 minutes 30 environ. Dommage que ce ne soit pas le contraire !

À l’épreuve du feu ?

Surprise en revanche, au moment du fraisage : ce ciment est incroyablement dur, comme aucun verre ionomère avant lui. Reste à connaître son comportement à long terme, dernière inconnue s’agissant d’un matériau dont l’usage est finalement limité, surtout lorsque l’esthétique n’est vraiment pas au rendez-vous.

+

• Excellente plasticité avant la prise.

• Dureté élevée après la prise.

• Capsules assez peu pratiques.

• Matériau opaque et inesthétique.

PRIX DE VENTE RECOMMANDÉ

• 128 € environ la boîte de 50 capsules