Utilisation d’un trépan pour le prélèvement d’os pariétal autogène - Clinic n° 11 du 01/12/2011
 

Clinic n° 11 du 01/12/2011

 

PRESSE INTERNATIONALE

L’ESSENTIEL

Antoine VASSALLO  

Pour des reconstructions osseuses avec un os autogène, le prélèvement d’os de la crête iliaque présente un taux de morbidité postopératoire significatif. Celui de l’os des côtes est associé à des complications pouvant nécessiter l’hospitalisation. L’utilisation d’os crânien pariétal (calvarial) présente plusieurs avantages : os de bonne qualité, faibles douleurs postopératoires, cicatrice imperceptible, brève hospitalisation, faible morbidité postopératoire, peu...


Pour des reconstructions osseuses avec un os autogène, le prélèvement d’os de la crête iliaque présente un taux de morbidité postopératoire significatif. Celui de l’os des côtes est associé à des complications pouvant nécessiter l’hospitalisation. L’utilisation d’os crânien pariétal (calvarial) présente plusieurs avantages : os de bonne qualité, faibles douleurs postopératoires, cicatrice imperceptible, brève hospitalisation, faible morbidité postopératoire, peu de complications et un taux de résorption plus faible que celui de l’os des autres sites. Parmi les complications, existe le risque de déchirure de l’artère méningée moyenne et d’exposition ou de déchirure de la dure-mère. Dans cet article, les auteurs suggèrent une technique d’obtention de greffons d’os pariétal avec un trépan chirurgical, minimisant les séquelles.

Technique chirurgicale

Par coiffage, une raie dans la chevelure délimite le trait d’incision. Celle-ci traverse le péricrâne autorisant l’écartement du cuir chevelu. Un trépan chirurgical est utilisé pour traverser la corticale externe exposée jusqu’au diploé sous-jacent sans atteindre la corticale interne. L’ostéotomie est pratiquée avec des forets coniques. Le greffon de corticale externe est divisé en petits blocs pour faciliter son prélèvement et favoriser son adaptation sur le site receveur. Avant la suture du lambeau, une cire hémostatique est appliquée pour combler toutes les zones de prélèvement. L’os prélevé peut alors être utilisé en onlays pour les greffes d’apposition sur une crête alvéolaire ou en particules parmi des blocs pour les comblements de sinus.

Discussion

L’os calvarial a été choisi ici pour sa faible tendance à se résorber et une moindre morbidité postopératoire liée au prélèvement. Des études ont montré une supériorité de cet os sur l’os iliaque pour les reconstructions cranio-faciales. Les principales complications rapportées sont des expositions et des déchirures de la dure-mère avec pour conséquences des fuites de fluide cérébrospinal, un saignement dural et des dommages cérébraux. L’utilisation d’un trépan pour le repérage du diploé réduit ces risques. Une reconstruction à l’aide d’un greffon d’os crânien peut être indiquée, avec utilisation d’un trépan chirurgical, avec sécurité et prévisibilité, des douleurs postopératoires réduites, une cicatrice imperceptible, une moindre résorption et une meilleure qualité d’os néoformé qui favorise la stabilité initiale des implants.

L’ESSENTIEL

Pour les greffes de reconstruction des crêtes édentées, la voûte crânienne offre un os de bonne qualité qui montre des taux de résorption faibles et favorise la mise en place d’implants dans des mandibules ou des maxillaires atrophiés. S’il est pratiqué par des chirurgiens maxillo-faciaux compétents, le prélèvement de cet os présente un faible taux de complications. De rares complications neurologiques ont été rapportées dans la littérature en rapport avec des erreurs techniques liées à l’inexpérience du praticien. L’os pariétal est choisi car, dans cette zone, le diploé (os spongieux situé entre les corticales externe et interne de la calotte crânienne) est épais, éloignant ainsi le risque d’exposition et de déchirure de la dure-mère. L’utilisation d’un trépan chirurgical pour la détermination de l’épaisseur de la corticale externe et la localisation du diploé donne à la technique de prélèvement de l’os calvarial une plus grande prévisibilité et minimise les complications et les séquelles. Seule la corticale externe est prélevée et le cerveau, toujours protégé par la corticale interne, n’est jamais mis à découvert. Après augmentation d’une crête ou un comblement de sinus, la mise en place d’un implant peut être réalisée 4 à 6 mois plus tard.