Perçage d’une couronne en vitrocéramique pour traitement radiculaire - Clinic n° 03 du 01/03/2012
 

Clinic n° 03 du 01/03/2012

 

PRESSE INTERNATIONALE

L’ESSENTIEL

Antoine VASSALLO  

Il a été rapporté que 4 % des dents pulpées couronnées développent une nécrose pulpaire. Quand une couronne percée pour des raisons endodontiques n’est pas remplacée, sa longévité est compromise car, favorisée par un milieu aqueux, toute microcraquelure due au perçage peut se propager et être à l’origine d’une fracture de la céramique. Le disilicate de lithium est une vitrocéramique appréciée pour sa résistance élevée et ses propriétés optiques. L’objet de...


Il a été rapporté que 4 % des dents pulpées couronnées développent une nécrose pulpaire. Quand une couronne percée pour des raisons endodontiques n’est pas remplacée, sa longévité est compromise car, favorisée par un milieu aqueux, toute microcraquelure due au perçage peut se propager et être à l’origine d’une fracture de la céramique. Le disilicate de lithium est une vitrocéramique appréciée pour sa résistance élevée et ses propriétés optiques. L’objet de cette étude in vitro est d’évaluer l’influence d’un orifice d’accès endodontique sur la résistance à la fracture des restaurations en disilicate de lithium scellées d’une manière conventionnelle ou d’une manière adhésive, en fonction de la granulométrie des fraises diamantées utilisées pour le perçage.

Matériel et méthode

Soixante coiffes complètes pour molaires sont fabriquées en disilicate de lithium (IPS e.max CAD ; Ivoclar Vivadent AG, Schaan, Liechtenstein) à l’aide d’une unité de fraisage CAO/FAO. Des dies sont fabriqués par remplissage des couronnes avec un matériau composite. Deux formes de fraises diamantées sont testées : une ronde pour l’amorce de l’accès endodontique et une conique à bout rond et à gros grains (126 µm) (ZR diamond ; Komet) pour la finition du puits. Cette dernière est comparée à 2 fraises de même forme, de plus grosse granulométrie (grains supergros ; de 150 µm et de 180 µm ; Brasseler, USA). Les spécimens couronne/ die sont séparés en 6 groupes de 10. Après 30 jours d’immersion dans l’eau, les couronnes sont scellées sur leurs dies soit conventionnellement avec de l’oxyphosphate de zinc pour 2 des groupes, soit par collage avec un ciment résine pour les 4 autres groupes. Les orifices sont ensuite obturés avec un composite collé. Les couronnes sont soumises à une charge axiale compressive sur la face occlusale jusqu’à la fracture.

Résultats et discussion

Les différences entre les groupes sont significatives. Ce sont les couronnes restaurées des groupes collage/fraise ZR (granulométrie 126 µm) qui montrent les plus grandes résistances à la fracture suivies, dans l’ordre, par celles des groupes collage/fraises à grains super gros 150 µm et 180 µm, des groupes oxyphosphate-couronnes non percées et des groupes oxyphosphate-couronnes percées avec une fraise ZR (126 µm). Ainsi, la résistance des couronnes percées et réparées est plus faible quand le perçage est réalisé avec un instrument diamanté d’une granulométrie plus importante que 126 µm.

L’ESSENTIEL

Dans les limites de cette étude in vitro, les résultats indiquent que la préparation d’un puits d’accès endodontique à travers une couronne en vitrocéramique (disilicate de lithium) à l’aide d’une fraise diamantée de haute efficacité de granulométrie 126 µm, n’altère pas la résistance de la restauration réparée, quel que soit le mode de scellement (scellement conventionnel au ciment oxyphosphate de zinc ou collage). En revanche, quand la granulométrie des fraises augmente (150 et 180 µm), la résistance des restaurations percées et réparées est diminuée. En plus de leur responsabilité dans l’affaiblissement des couronnes percées, et à l’inverse de ce que l’on pourrait croire, les fraises à grains supergros (150 et 180 µm) présentent les inconvénients d’être moins efficaces que les fraises de granulométrie 126 µm et de prolonger la durée du perçage. Les résultats démontrent aussi que le collage avec un ciment résine des restaurations, percées ou non, leur confère des résistances à la fracture supérieures à celles procurées par un scellement conventionnel. Ici, les résistances les plus faibles sont enregistrées avec les spécimens, percés ou non, scellés au ciment à l’oxyphosphate de zinc.