Que pensez-vous de la signature de l’avenant n° 2 à la convention ? - Clinic n° 06 du 01/06/2012
 

Clinic n° 06 du 01/06/2012

 

QU’EN DITES-VOUS ?

On a lu ou entendu de nombreuses réactions à la signature de l’avenant. Nous en présentons deux. Le syndicat des femmes chirurgiens-dentistes qui s’est prononcé contre l’avenant et celle d’un praticien qui, au fil des signatures de conventions, se montre désabusé.

INQUIÉTUDE POUR L’AVENIR DE L’EXERCICE

Béatrice GADREY Présidente du SFCD

La convention 2006 étant arrivée à son terme, les négociations conventionnelles, longuement attendues, ont abouti dans une grande précipitation à la signature le 16 avril d’un simple avenant qui n’apportera quasiment aucune amélioration à la prise en compte de nos honoraires de soins, élément majeur de nos attentes.

Pour la CNSD, il s’agissait avant tout « de mettre la profession à l’abri de changements politiques possibles ». Cette décision représente-t-elle l’opinion de la majorité de la profession ?

Nous continuerons donc de supporter péniblement ce système absurde de prise en charge où nos soins ne sont plus du tout honorés à leur juste valeur : une évidence pourtant aujourd’hui reconnue par tous les intervenants, patients et médias compris !

L’obligation de remplir un devis risque d’ouvrir la porte à un plafonnement du prix des prothèses et, surtout, à l’assimilation de notre profession à celle de « vendeurs », très loin du médecin dentiste rétablissant coefficient masticatoire et sourire.

Décidément, nous avons bien du mal, en France, à faire reconnaître la médecine bucco-dentaire.

Le SFCD se montre donc déçu et surtout très inquiet pour l’avenir de l’exercice de toute notre profession.

QUE L’ON SIGNE OU PAS, RIEN NE CHANGE

Gérard DURAND (51 – Reims)

C’est catastrophique, comme d’habitude depuis 30 ans. On ne peut que stigmatiser l’attitude de nos mandants qui, d’année en année, descendent les escaliers en marche arrière. Il n’y a aucun moyen d’intervenir sur cette dégringolade. Tout cela est d’autant plus exaspérant que les émissions de télévision se sont succédé, condamnant les honoraires et les prothèses chinoises, comme si c’était le cœur du problème ! On nous fait porter le chapeau pour des faits dont nous ne sommes pas responsables. Je suis expert près des tribunaux. Nous devons vérifier que les confrères utilisent les dernières données acquises de la science. De telles exigences sans donner les moyens de les réaliser sont ridicules. Il n’empêche, les confrères sont jugés dessus. C’est une autre facette du problème dont il est peu question mais qui interfère directement sur la réputation et les soucis que peuvent avoir les confrères.

Que l’on signe ou pas, de toute façon rien ne change. Nous n’avons pas d’écoute. Nous sommes quasiment toujours sous la convention de 1978. Rien n’a bougé en termes de revalorisation d’honoraires, tous les soins dits modernes comme l’implantologie ou la chirurgie gingivale n’existent pas. Et je ne parle même pas de la prothèse, qui est sinistrée. C’est comme si les pacemakers n’existaient pas pour les cardiaques !

Notre problème représente un budget microscopique pour la Sécu mais il est médiatique. Mener une action est impossible car il n’y a pas de solidarité entre les confrères.

Je n’en veux pas à mon syndicat mais je pense qu’il n’est pas forcément nécessaire de se targuer d’avoir obtenu quoi que ce soit. On nous a floués depuis tant d’années !