Du bout des doigts

La réalisation d’un point de contact proximal en composite – mais aussi pourquoi pas en amalgame ou en ciment verre ionomère – est un problème récurrent et, avouons-le, pas encore résolu d’une manière vraiment simple. Aujourd’hui, plusieurs sociétés proposent des systèmes relativement efficaces mais qui exigent un protocole rigoureux et des instruments nombreux et volumineux : en plus de la matrice sectorielle et du coin interdentaire, un anneau écarteur installé au moyen de pinces spécifiques. Les dispositifs sans écartement sont plus rapides à installer mais donnent des résultats aléatoires. Le Suisse Polydentia a tenté récemment de résoudre ce problème en proposant une solution intermédiaire.

Embouts siliconés

La compagnie commercialise deux nouveaux systèmes d’anneaux écarteurs. Leurs mors sont équipés d’embouts interchangeables en silicone. Ceux-ci permettent de plaquer la matrice contre la dent à traiter, s’interposent entre les deux dents adjacentes et présentent une échancrure en dessous pour le passage du coin interdentaire. Le plus original des deux dispositifs est une sorte d’anneau autonome qui s’installe non pas grâce à des pinces à clamps mais, tout simplement, à la main. Un avantage potentiellement incomparable, dont j’ai voulu tester l’efficacité dès que j’en ai appris l’existence. Le fabricant propose un kit d’introduction contenant deux MyClip munis de leurs extrémités en silicone. L’ensemble est bien entendu autoclavable. L’acier est inaltérable, tandis que les embouts s’usent forcément au fil des stérilisations. Contrairement aux autres fabricants dont les anneaux, très coûteux, doivent être jetés une fois que leurs extrémités siliconées ou en plastique se sont détériorées au bout de quelques mois, la possibilité de ne remplacer que les embouts est un argument plutôt convaincant. Ceux-ci, toutefois, sont translucides et donc difficilement visibles, ce qui est plutôt gênant. Autre inconvénient, ils sont relativement souples et n’assurent pas un serrage très puissant.

Écartement modéré

La forme des MyClip est très élégante : ils ressemblent à une lyre minuscule, les cordes en moins. La même pièce de métal forme un anneau assez souple à l’intérieur avec, de chaque côté, une branche galbée plus longue dont l’extrémité est crantée pour assurer la préhension. Ces branches externes sont malheureusement trop étroites. Le système tourne un peu entre les doigts et il n’est pas rare de s’y reprendre à deux fois pour l’installer de manière convenable. Une surface d’appui plus large pour la pulpe des doigts améliorerait sans doute la manipulation du système. L’écartement des mors de l’anneau, du fait de sa relative finesse, n’est pas très difficile. Si l’on a pris la précaution de bien plaquer la matrice contre la dent voisine, de choisir une bande galbée et non plate et, au besoin, de pousser le métal à l’aide d’une des spatules bleues translucides du fabricant, on arrive à obtenir des points de contact très satisfaisants. Ce dispositif, pas plus que les anneaux écarteurs en général, ne simplifie la mise en place de la matrice en première intention. Celle-ci doit être introduite à l’aide de précelles comme avec les autres systèmes. Le MyClip ne sert qu’à empêcher la bande de s’écarter de la face proximale de la dent traitée, sertissant au mieux la cavité à obturer. Un système au final bien sympathique mais aux performances limitées.