Obturation des orifices d’accès aux vis prothétiques implantaires - Clinic n° 01 du 01/01/2013
 

Clinic n° 01 du 01/01/2013

 

PRESSE INTERNATIONALE

L’ESSENTIEL

Antoine VASSALLO  

Un scellement incomplet des orifices d’accès pour les vis de prothèses implantaires peut conduire à une colonisation microbienne et à une odeur fétide jusque dans le cylindre de vissage du pilier implantaire. En effet, les auteurs de 2 études précédentes considèrent que la principale voie de pénétration bactérienne est l’orifice d’accès à la vis prothétique plutôt que l’interface implant-pilier. L’objet de cette étude est d’évaluer les micro-infltrations dans les...


Un scellement incomplet des orifices d’accès pour les vis de prothèses implantaires peut conduire à une colonisation microbienne et à une odeur fétide jusque dans le cylindre de vissage du pilier implantaire. En effet, les auteurs de 2 études précédentes considèrent que la principale voie de pénétration bactérienne est l’orifice d’accès à la vis prothétique plutôt que l’interface implant-pilier. L’objet de cette étude est d’évaluer les micro-infltrations dans les prothèses transvissées en fonction du type de matériau utilisé pour obturer l’orifice d’accès.

Matériel et méthode

Une couronne en résine est transvissée sur un pilier provisoire, lui-même étant vissé sur un implant à connexion conique interne. Ce modèle est reproduit en 40 exemplaires. Les matériaux de remplissage du fond des orifices d’accès sont du coton, un matériau d’obturation en silicone, un matériau vinyle polysiloxane injecté avec une seringue et de la gutta-percha. Ils sont recouverts par le composite cosmétique. Les spécimens sont divisés en 4 groupes de 10. Les spécimens sont immergés dans une solution de fuschine tout en étant soumis à une mise en charge cyclique selon leurs grands axes pour simuler 7 jours de mastication. Une fois le composite de recouvrement retiré, le matériau d’obturation,le pilier et la couronne sont placés dans de l’alcool pendant 24 heures pour dissoudre la uschine passée par l’interface composite-couronne. Les solutions obtenues, de concentrations différentes selon les matériaux, servent à mesurer l’absorbance de ces solutions à l’aide d’un spectrophotomètre à 540 nm pour évaluer le degré d’infiltration.

Résultats et discussion

C’est la gutta-percha qui montre l’absorbance la moins importante ce qui signifie que ce matériau autorise le moins de microinfiltrations parmi les quatre testés, suivi par le vinyle polysiloxane sans que la différence entre ces 2 matériaux soit significative. Le coton montre les valeurs d’absorbance les plus élevées. Avec lui, la quantité de micro-infiltrations dépend alors uniquement de la capacité de scellement du composite de recouvrement. Ce groupe est associé à une mauvaise odeur. La gutta-percha procure la meilleure herméticité probablement en raison de sa mise en place par condensation latérale qui l’adapte plus intimement aux parois du puits de vis. Le silicone d’obturation montre la seconde plus importante absorbance mais n’est pas significativement différente du vinyle polysiloxane.

L’ESSENTIEL

Cette étude enquête sur l’aptitude de différents matériaux à assurer l’herméticité des puits de vis prothétiques implantaires contre les infiltrations microbiennes. Les matériaux testés sont le coton (qui sert de contrôle), un matériau d’obturation en silicone, un matériau vinyle polysiloxane injecté avec une seringue et de la gutta-percha. Ils sont placés au contact de la tête de vis avant d’être recouverts par un composite cosmétique. Pour mesurer quantitativement les microinfiltrations responsables particulièrement d’odeurs fétides, une nouvelle méthode utlisant l’absorbance de la fuschine basique a été utilisée. Dans les limites de cette étude, il peut être conclu que les micro-infiltrations surviennent surtout à travers l’orifice d’accès pour la vis de prothèse plutôt qu’à l’interface pilier-implant. La gutta-percha montre le niveau de micro-infiltrations le plus bas qui n’est pas significativement différent de celui du matériau vinyl polysiloxane. Cette étude a été conduite sur des couronnes en résine. S’il devait s’agir de couronnes céramo-métalliques, il serait recommandé de mordancer les bords en céramique de l’orifice avec de l’acide fluorhydique et de les silaniser avant de procéder au collage de la couche opaque et du composite.