De la prothèse mobile à la prothèse amovible - Clinic n° 06 du 01/06/2013
 

Clinic n° 06 du 01/06/2013

 

L’ANALYSE

À LA PAGE

Xavier ASSÉMAT-TESSANDIER  

Curieuse évolution que celle de cette prothèse qualifiée de mobile pendant des décennies, terme encore utilisé de nos jours, hélas à juste titre parfois, en raison de l’instabilité de celles à la conception défaillante ! Cette prothèse a acquis ses lettres de noblesse dans les années 1970 en devenant prothèse adjointe, par opposition à la prothèse fixe appelée conjointe.

À cette époque, les bases scientifiques de la conception d’une prothèse amovible équilibrée sont établies et enseignées, mais la prothèse amovible partielle reste le parent pauvre de la prothèse, une solution fixe étant dans l’esprit des praticiens la solution de choix pour la restauration d’un édentement partiel. Comme le soulignent les auteurs dans leur introduction, la prothèse implanto-portée a accentué le phénomène et a relégué la prothèse amovible au rang de « sous-prothèse ». Il est vraisemblable que la complexité de conception et de réalisation de cette prothèse est en grande partie responsable de sa désaffection par les praticiens. Et pourtant, le nombre de prothèses amovibles partielles (PAP) est appelé à s’accroître dans les années à venir en raison de l’augmentation des indications dans une population qui vieillit.

Cette seconde édition est une synthèse actualisée de l’ensemble des connaissances sur le sujet et permet au praticien d’approfondir les notions indispensables à la réalisation d’une PAP équilibrée.

La 1re partie présente les différents composants de ces prothèses et leur rôle dans l’équilibre prothétique, puis elle analyse la démarche clinique qui amène le praticien à concevoir un plan de traitement cohérent.

La 2e partie aborde l’ensemble des démarches qui assurent la réussite du traitement prothétique par la PAP. Cela comprend la préparation, souvent négligée, des dents supports de la PAP par des surfaces de guidage appropriées et la création d’appuis occlusaux et cingulaires efficaces. Cette partie se poursuit par la maîtrise des empreintes et de l’occlusion, dont les techniques et les objectifs sont parfaitement décrits. Enfin, un chapitre sur la conception des PAP, trop souvent entièrement déléguée au laboratoire de prothèses, permet au praticien d’appréhender l’importance du choix de l’axe d’insertion de la PAP. La 3e partie décrit la réalisation de la PAP au laboratoire de prothèses avec ses différentes phases d’élaboration, aspect la plupart du temps totalement méconnu des praticiens. Un chapitre décrit l’apparition de la CFAO dans la réalisation du châssis, le choix des dents et les règles de montage pour terminer par la mise en moufle et la finition de la prothèse. Un paragraphe sur la réparation des PAP au cabinet dentaire fournit au praticien les directives pour rendre service avec efficacité à son patient. Cette partie se termine par l’intégration fonctionnelle et esthétique des PAP avec, en particulier, une fiche d’information pour le patient particulièrement utile pour lui permettre d’intégrer au mieux son nouvel outil.

Dans la dernière partie, le plan de traitement et la réalisation clinique sont décrits en fonction des différents types d’édentements, permettant au praticien de relier le cas qu’il traite aux exemples décrits.

La seconde édition de cet ouvrage représente la somme d’une expérience clinique consacrée à la prothèse amovible et à son enseignement pendant la quasi-totalité d’une vie professionnelle d’un praticien de talent. Cela se sent à la lecture de cet ouvrage, indispensable pour mener à bien le traitement d’un édentement par une pro­thèse amovible qui reste incontournable pour un grand nombre de patients. Il est rassurant de constater que le maître a su initier une élève qui, comme nous l’espérions en 2006, a repris le flambeau de ce type de prothèse trop rarement correctement élaborée, si l’on en croit les études réalisées à travers le monde.