Modules d’élasticité des reconstitutions coronoradiculaires et fracture des dents - Clinic n° 06 du 01/06/2013
 

Clinic n° 06 du 01/06/2013

 

PRESSE INTERNATIONALE

L’ESSENTIEL

Les reconstitutions coronoradiculaires (RCD) métalliques coulées (inlay-cores) sont, depuis quelques années, concurrencées par des reconstitutions en composite retenu par un tenon fibré car, avec ces dernières, la probabilité de fractures serait réduite en raison des modules d’élasticité du composite et du tenon fibré qui se rapprochent de celui de la dentine. Le choix du matériau de RCD reste toujours controversé. L’objet de cette étude utilisant la méthode des éléments...


Les reconstitutions coronoradiculaires (RCD) métalliques coulées (inlay-cores) sont, depuis quelques années, concurrencées par des reconstitutions en composite retenu par un tenon fibré car, avec ces dernières, la probabilité de fractures serait réduite en raison des modules d’élasticité du composite et du tenon fibré qui se rapprochent de celui de la dentine. Le choix du matériau de RCD reste toujours controversé. L’objet de cette étude utilisant la méthode des éléments finis est de tester l’effet du décalage entre le module d’élasticité de la dentine et celui de la reconstitution sur la fracture radiculaire.

Matériel et méthode

Les modèles mathématiques en 3D réalisés consistent en une racine maxillaire de seconde prémolaire endodontiquement traitée, un ligament parodontal et l’os alvéolaire environnant. La RCD est réalisée avec un inlay-core en nickel-chrome ou avec un composite/tenon fibré, collés ou non collés à la dentine. Des charges axiales d’un total de 200 N sont appliquées au sommet de la cuspide vestibulaire des couronnes de recouvrement. Les distributions de la contrainte principale de traction dans la dent et dans la RCD ainsi que les répartitions de la contrainte de cisaillement sur les surfaces de l’interface sont calculées pour toutes les simulations. Une contrainte principale maximale de traction est celle qui conduit à l’échec lorsqu’elle se révèle supérieure à la limite d’élasticité en traction d’un matériau.

Résultats et discussion

La contrainte principale maximale de traction dans l’inlay-core a une amplitude approximativement 8 fois supérieure à celle du composite collé. Malgré cela, le risque estimé de la fracture de son tenon est inférieur à celui du composite. La contrainte principale maximale dans l’inlay-core non collé est légèrement inférieure à celle dans l’inlay-core collé, tandis que celle du composite non collé double par rapport à celle du composite collé. Le risque d’échec le plus élevé est observé avec la reconstitution en composite non collée. Dans les structures dentaires, pour les deux types de reconstitutions, les contraintes maximales de traction doublent quand les reconstitutions ne sont pas collées. La contrainte de cisaillement est plus élevée avec l’inlay-core collé (38,3 MPa) qu’avec le composite (18,5 MPa). Les risques d’échec sont approximativement proportionnels aux contraintes maximales.

L’ESSENTIEL

La contrainte principale maximale générée par une reconstitution coronoradiculaire sur la dent est considérablement plus importante quand il s’agit d’un inlay-core collé par rapport à une reconstitution composite/tenon fibré collée. L’inlay-core présente un module d’élasticité de 188 GPa alors que celui du composite est de 12 GPa. Malgré cette large différence, cette étude indique que le risque de fracture radiculaire est moindre avec l’inlay-core collé. Cela serait dû à la grande résistance à la flexion de l’alliage métallique. Le composite, dont le module d’élasticité est proche de celui de la dentine, fléchit sous l’effet des charges, en synchronisation avec la racine, résultant en une plus grande contrainte transmise à la racine. Donc, si une reconstitution à tenon est parfaitement collée à la racine, la différence de son module d’élasticité avec celui de la racine n’accroît pas le risque de fracture mais, en revanche, elle peut induire un décollement à l’interface. Celui-ci peut alors entraîner la fracture de la racine car, quand la restauration n’est pas collée, la friction contre les parois dentinaires peut résulter en de petits mouvements de bascule de la restauration qui augmentent la fatigue mécanique accumulée de la racine.