Adaptation marginale des couronnes réalisées par CFAO
 

Clinic n° 07 du 01/07/2013

 

PRESSE INTERNATIONALE

L’ESSENTIEL

Antoine VASSALLO  

Les premiers systèmes CFAO (conception et fabrication assistées par ordinateur) produisaient des couronnes aux adaptations marginales plutôt approximatives. L’adaptation marginale a été grandement améliorée par la CFAO moderne et peut surpasser celle obtenue par les méthodes de laboratoire conventionnelles. Cependant, les instruments rotatifs utilisés par les machines d’usinage présentent des grands diamètres qui constituent des limites à la reproduction précise de certains...


Les premiers systèmes CFAO (conception et fabrication assistées par ordinateur) produisaient des couronnes aux adaptations marginales plutôt approximatives. L’adaptation marginale a été grandement améliorée par la CFAO moderne et peut surpasser celle obtenue par les méthodes de laboratoire conventionnelles. Cependant, les instruments rotatifs utilisés par les machines d’usinage présentent des grands diamètres qui constituent des limites à la reproduction précise de certains défauts d’une préparation périphérique de la dent support. L’objet de cette étude est d’évaluer l’hiatus marginal de couronnes fabriquées avec un système CFAO sur des préparations réalisées par des praticiens de niveaux d’expérience différents pour connaître l’influence que peuvent avoir les erreurs les plus communes des préparations sur l’adaptation marginale.

Matériel et méthode

Soixante-deux cliniciens de degrés d’expérience clinique différents participent à cette étude en réalisant des préparations idéales pour couronnes en céramique. Les préparations sont scannées (système E4D, D4D, Richardson, Texas) et les couronnes sont fabriquées à partir de blocs de céramique sur une machine d’usinage E4D (D4D). Chaque préparation est évaluée visuellement et classée en excellente, passable ou médiocre en fonction du nombre et du niveau d’erreurs dont les plus communes incluent des bords de congé en forme de bec, des angles internes d’épaulement aigus, des bords chanfreinés ou des lignes de finition crénelées. L’hiatus éventuel est évalué à l’aide d’une empreinte au silicone qui est examinée avec un microscope relié à un appareil photo. Les images sont analysées à l’aide d’un ordinateur pour en tirer des mesures d’épaisseur.

Résultats et discussion

L’hiatus moyen mesuré pour des couronnes fabriquées sur des préparations considérées comme idéales est de 38,5 µm. Pour des préparations passables, l’hiatus moyen est de 58,3 µm. Pour des préparations médiocres, il est de 90,1 µm. Les erreurs de préparation ont donc un effet direct sur l’hiatus moyen au niveau des limites cervicales des préparations. Le diamètre des instruments rotatifs actuels utilisés en mode standard pour le fraisage ne permet pas de reproduire avec précision un défaut de préparation en angle aigu par exemple, alors qu’un laboratoire de prothèses y ferait face facilement par la technique de la cire perdue.

L’ESSENTIEL

Le joint marginal est un élément essentiel de la longévité des restaurations. Quelle importance peuvent avoir des défauts de préparation sur le joint marginal de couronnes usinées ? Dans les limites de cette étude, les résultats indiquent que certains défauts, parmi les plus communs, conduisent à une adaptation significativement moins bonne des restaurations, en particulier quand le praticien utilise un système CFAO au fauteuil. Ces erreurs peuvent être perçues à l’œil nu et pourraient être identifiées et corrigées. Les plus communes incluent des bords de congé formant un bec, des crénelures ou des ondulations, des angles internes d’épaulement aigus et des lignes de finition chanfreinées. Ces défauts sont difficiles à reproduire par le système d’usinage en raison de la taille et de la forme de l’instrument diamanté rotatif de fraisage. Les auteurs de cette étude souhaitent que les praticiens puissent reconnaître et corriger ces erreurs fréquentes de préparation afin d’améliorer le joint global de leurs restaurations. De nombreuses études ont montré cependant qu’un joint marginal inférieur à 120 µm d’épaisseur restait acceptable cliniquement pour assurer la longévité de la restauration.