Un certain goût de l’Amérique - Clinic n° 11 du 01/12/2013
 

Clinic n° 11 du 01/12/2013

 

EndoSequence BC Obturation Kit (Brasseler USA)

NOUVEAUX PRODUITS

J’ai essayé

Un ciment biocéramique en seringue prêt à l’emploi, qui scelle un monocône de gutta spécifique : c’est désormais tout ce qu’il faut pour obturer les canaux selon l’américain Brasseler USA.

C’est avec grand plaisir que j’ai reçu du fabricant Brasseler USA, pour le tester, le ciment canalaire EndoSequence, désormais commercialisé en France. Le coffret contient un sachet étanche, abritant une petite seringue de 2 g d’une pâte gris clair et divers accessoires : une série d’embouts en plastique à visser sur la seringue ainsi qu’un présentoir circulaire contenant des pointes de papier de différents diamètres et des cônes de gutta aux tailles similaires.

Minéral et biocompatible

Le matériau est une pâte prête à l’emploi contenant principalement de l’oxyde de zirconium et des silicates, phosphates et hydroxyde de calcium. Elle durcit spontanément en présence de l’humidité canalaire. La prise est assez lente : 4 h en conditions normales et jusqu’à 10 dans les dents très calcifiées. La pâte est introduite dans le canal via l’embout de plastique sur à peu près le tiers de sa longueur. Une enduction secondaire des parois est recommandée à l’aide d’une lime fine avant l’introduction d’un seul cône de gutta, ou de plusieurs si l’entrée est très large. Il ne faut pas utiliser n’importe quelle gutta mais seulement celle fournie dans le coffret : les pointes sont enrobées d’une couche de ciment ultrafine assurant la liaison spontanée entre les deux composants de l’obturation.

Attention à la conicité

À l’usage, cette fameuse biocéramique m’a laissé perplexe. Le ciment, de consistance réellement agréable car d’une viscosité parfaite, s’extrude rapidement en dehors de la dent. Mais l’opération se révèle agaçante une fois l’aiguille dans le canal. J’ai dû répéter la manœuvre plusieurs fois car, sitôt arrivée à l’extrémité de l’embout, la pâte refusait d’aller plus loin, comme si celui-ci se bouchait instantanément. Peut-être était-ce en raison d’une humi­dité résiduelle trop importante. J’ai donc préféré enduire une pointe de papier de ciment pour l’introduire dans le canal avant d’y planter la gutta. Je ne m’étais pas aperçu que les pointes livrées dans le coffret avaient une conicité de 4 %. Celles en 6 % existent également, mais n’étaient pas présentes ici. Autant dire que mes cônes flottaient littéralement au milieu de la pâte. Le résultat radiologique s’est révélé bien moins flatteur que celui d’une obturation à la gutta chaude, car la radio-opacité de la biocéramique n’est guère élevée.

Ce concept d’obturation monocône dont la surface est recouverte d’un agent de liaison spécifique avec le ciment d’obturation n’est pas original. Il a été proposé avec divers matériaux par d’autres fabricants américains. L’idée est séduisante sur le papier mais peu convaincante lorsque l’on est habitué à la gutta condensée à chaud avec un minimum de pâte. Des pointes de 6 % sont indispensables si l’on utilise des limes NiTi en rotation. Le ciment en lui-même est l’élément le plus séduisant de l’ensemble : sa composition minérale augure d’une excellente biocompatibilité. En revanche sa prise, décidément bien lente, interdit l’obturation corono-radiculaire dans la séance et constitue, de ce fait, un sérieux handicap.

+

• Matériau hautement biocompatible

• Technique d’obturation simple et sans danger

-

• Quelques difficultés de mise en œuvre

• Pertinence du concept à démontrer

• Prise trop lente pour une reconstitution à tenon dans la séance

PRIX DE VENTE RECOMMANDÉ

• 334,90 € TTC le kit 4 %

• 322,90 € TTC le kit 6 %