Sites implantaires infectés et non infectés - Clinic n° 11 du 01/12/2015
 

Clinic n° 11 du 01/12/2015

 

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Contexte

L’implantation immédiate réduit le temps de traitement, améliore le résultat esthétique, augmente le confort du patient pendant la cicatrisation et est très prévisible avec des taux élevés de succès lorsque aucune lésion péri-apicale n’est présente. L’implantation immédiate maintient également les dimensions horizontale et verticale des tissus osseux et permet le positionnement des implants dans celui des dents naturelles préexistantes. Certaines...


Contexte

L’implantation immédiate réduit le temps de traitement, améliore le résultat esthétique, augmente le confort du patient pendant la cicatrisation et est très prévisible avec des taux élevés de succès lorsque aucune lésion péri-apicale n’est présente. L’implantation immédiate maintient également les dimensions horizontale et verticale des tissus osseux et permet le positionnement des implants dans celui des dents naturelles préexistantes. Certaines études indiquent que l’infection périradiculaire est moins fréquente autour des implants mis en place immédiatement si le site chirurgical a été correctement nettoyé et décontaminé. Une régénération osseuse guidée (ROG) aide à combler l’espace entre l’implant et l’os et/ou les autres défauts osseux. Le devenir des implants mis en place immédiatement dans le but de remplacer des dents avec des lésions péri-apicales chroniques après que l’infection a été contrôlée par traitement des alvéoles infectées a été comparé à celui des implants placés dans des alvéoles non infectées chez ces mêmes patients.

Méthodes

Les sites non infectés ont servi de groupe contrôle (GC) et les sites infectés mais traités, de groupe test (GT). Les sites infectés ont été débridés, curetés, nettoyés avec du peroxyde d’hydrogène à 90 %, irradiés au laser yttrium-scandium-gallium-garnet et rincés à la chlorhexidine, puis traités par ROG et une couverture antibiotique. La douleur, l’occlusion, la mobilité de la prothèse et l’objectivation des critères de succès ont été analysées, de même que la réussite de l’ostéo-intégration au bout de 12, 24 et 36 mois. Les paramètres cliniques évalués étaient la profondeur de poche au sondage (PPS), l’indice de plaque modifié (IPm) et l’indice de saignement modifié (ISm) qui ont été mesurés sur les faces mésiale, distale, vestibulaire et palatine à l’aide d’une sonde parodontale. La distance entre la plateforme de l’implant et le bord gingival marginal (BGM) a aussi été mesurée sur ces quatre sites pour chaque implant. L’épaisseur de la muqueuse kératinisée (MK) a été mesurée à la moitié de la hauteur vestibulaire.

Résultats

Aucune différence significative n’a été notée entre les taux de survie des implants GT et GC. Les implants GT avaient un taux de survie de 100 % au bout de 12 et 24 mois et de 94,44 % au bout de 36 mois. Les implants GC avaient un taux de survie de 100 % aux trois différents temps de mesure.

La PPS n’a pas changé significativement entre le début de l’étude et 36 mois après pour les deux groupes. Les scores moyens d’IPm au début de l’étude étaient aussi statistiquement similaires à ceux à 24 et 36 mois. Des valeurs inférieures ont été relevées pour les implants GT par rapport aux implants GC au bout de 12 mois.

Les mesures ISm au début de l’étude étaient comparables à celles à 24 et 36 mois dans les deux groupes. Les implants GT présentaient des valeurs ISm inférieures au bout de 12 mois.

Les mesures BGM n’étaient pas significativement différentes entre les deux groupes quel qu’ait été le moment de la mesure. Le BGM n’avait pas significativement changé entre le début de l’étude et au bout de 36 mois.

Les valeurs MK étaient significativement plus élevées pour les implants GT au début de l’étude et au bout de 12 mois. Cependant, au bout de 36 mois, les résultats MK étaient statistiquement comparables entre les deux groupes.

La hauteur moyenne de l’os marginal était significativement plus élevée pour les implants GT au début de l’étude et n’a montré aucune différence de mesure statistiquement significative entre les groupes au bout de 12 mois. La perte d’os marginal distal et la perte moyenne d’os marginal étaient significativement plus faibles pour les implants GT que pour les implants GC au bout de 24 mois. Le maintien des niveaux osseux marginaux était comparable entre les deux groupes au bout de 36 mois. Seul le niveau osseux marginal mésial différait de façon significative, avec des valeurs inférieures pour les implants GT par rapport aux implants GC.

Discussion

Les taux de succès des implants placés dans des sites infectés mais traités et dans des sites non infectés ont été comparables. Le maintien et la santé des tissus péri-implantaires durs et mous ont été similaires entre le groupe test et le groupe contrôle. Ces résultats positifs devront être corroborés par des études cliniques durant plus de 36 mois.

APPLICATION CLINIQUE

Le succès de l’implantation immédiate dans des sites infectés débridés est largement dépendant de l’élimination complète de tout tissu infecté, de la régénération osseuse contrôlée du défaut alvéolaire, de la couverture antibiotique et du rinçage à la chlorhexidine. L’ostéo-intégration des structures en titane dans l’os est facilitée par ces mesures même quand le site est initialement infecté. La mise en place immédiate d’implants peut être considérée comme une option de traitement sûre, efficace et prévisible dans le respect de ces conditions.