Comblement de sinus concomitant au placement d’un implant - Clinic n° 01 du 01/01/2016
 

Clinic n° 01 du 01/01/2016

 

PRESSE INTERNATIONALE

L’ESSENTIEL

Antoine VASSALLO  

L’élévation du plancher sinusien est généralement préférée à d’autres méthodes pour résoudre le problème d’une hauteur insuffisante d’os sous les sinus maxillaires. L’implant peut être posé 6 mois plus tard ou même simultanément si la hauteur d’os résiduel est ≥ 5 mm et peut assurer une stabilité primaire. Par rapport à cette méthode, le protocole à 2 étapes chirurgicales présente des inconvénients évidents comme, par exemple, 6 mois de cicatrisation,...


L’élévation du plancher sinusien est généralement préférée à d’autres méthodes pour résoudre le problème d’une hauteur insuffisante d’os sous les sinus maxillaires. L’implant peut être posé 6 mois plus tard ou même simultanément si la hauteur d’os résiduel est ≥ 5 mm et peut assurer une stabilité primaire. Par rapport à cette méthode, le protocole à 2 étapes chirurgicales présente des inconvénients évidents comme, par exemple, 6 mois de cicatrisation, la nécessité d’une prothèse transitoire, l’obligation d’une seconde intervention et, enfin, un coût augmenté. Le but de cette étude est d’évaluer le taux de survie d’implants mis en place au maxillaire postérieur dans la même séance qu’une élévation de plancher sinusien, en présence d’un os sous sinusien < 5 mm ou ≥ 5 mm.

Matériel et méthode

Les critères d’inclusion dans l’étude sont : une hauteur d’os résiduel des zones édentées prémolaires et molaires < 8 mm ; une augmentation osseuse réussie ; un même praticien pour la pose de tous les implants ; une mise en charge des implants à 6 mois postopératoires et une stabilité primaire effective lors de l’insertion des implants. Les 59 patients ayant une hauteur d’os résiduel située entre 1 et 4,9 mm constituent le Groupe 1 et les 24 autres, dont la hauteur d’os se situe entre 5 et 8 mm, forment le Groupe 2 (groupe contrôle). L’élévation du plancher et la mise en place de l’implant sont concomitantes. Six mois plus tard, tous les implants sont mis en charge avec des couronnes scellées. Par la suite, les patients sont convoqués tous les 6 mois. Si la perte d’os marginal se situe entre 2 et 4 mm, l’implant est considéré comme satisfaisant.

Résultats et discussion

La période de suivi a duré en moyenne 5,4 années pour le Groupe 1 et 7,9 années pour le Groupe 2. Dans le groupe 1, deux implants ont échoué avec un os résiduel préopératoire de 1 mm pour l’un et de 3,7 mm pour l’autre. Dans le Groupe 2, un implant a échoué avec un os résiduel de 7,7 mm. Hormis ces 3 échecs, il n’a pas été observé de mobilité, de douleur ou de sensibilité durant la fonction ou spontanément sur les autres implants. Les profondeurs de poche autour des implants sont inférieures à 3 mm et il n’y a pas eu de signe d’infection aiguë ou d’exsudation. L’évaluation radiographique montre que la perte osseuse est inférieure à 4 mm. Le taux de survie des implants est de 94,2 % dans le Groupe 1 et de 95,8 % dans le Groupe 2.

L’ESSENTIEL

Il est admis qu’une hauteur d’os sous-sinusien d’au moins 5 mm est recommandée pour obtenir la stabilité primaire d’un implant et son ostéo-intégration. Quand cette hauteur est ≥ 5 mm, l’insertion de l’implant et l’élévation de plancher sinusien peuvent être simultanées. Si la hauteur d’os est < 5 mm, l’élévation peut être réalisée mais l’implant n’est mis en place qu’après une période de 6 mois. Pourtant, les résultats de cette étude suggèrent que si la stabilisation primaire est obtenue durant la mise en place de l’implant, il est possible de réaliser simultanément une élévation de sinus chez des patients dont la hauteur d’os sous-sinusien résiduel est < 5 mm. Pour 9 implants réussis de la présente étude, l’os résiduel avait une épaisseur < 2 mm. Les patients ont gagné ainsi 6 mois dans la durée de leur traitement, sans nécessité d’une seconde étape chirurgicale. La simultanéité des deux interventions en présence d’une hauteur d’os résiduel inférieure ou supérieure à 5 mm conduit à des taux de survie similaires lors d’une longue période de suivi. Selon cette étude, le taux de survie des implants est alors de 94,2 % dans le groupe présentant une hauteur moyenne d’os de 3,9 mm et de 95,8 % dans le groupe présentant une hauteur moyenne d’os de 6,3 mm.