« Le développement scientifique est une carte à jouer pour l’avenir » - Clinic n° 02 du 01/02/2016
 

Clinic n° 02 du 01/02/2016

 

GEOFFREY MIGLIARDI Président de l’UNECD, en 6e année à la faculté de Marseille

L’ENTRETIEN

Anne-Chantal de Divonne  

Veiller au bien-être des étudiants en odontologie, développer une culture de la recherche pendant les études, informer les étudiants sur les conditions de leur exercice futur, etc. L’équipe à la tête de l’UNECD* veut insuffler une nouvelle dynamique à l’Union étudiante.

« Démocratiser et désacraliser » la filière recherche, c’est l’un des grands enjeux auquel s’est attaquée l’UNECD. Car la recherche en odontologie reste mal connue. « Pour beaucoup d’étudiants, l’odontologie, c’est uniquement le libéral. Ceux qui présentent des posters sur de la recherche clinique sont un peu considérés comme des extraterrestres », rapporte Geoffrey Migliardi, nouveau président de l’UNECD. Et d’ajouter : « En France, un enseignant parle, on le croit et on apprend. Dans d’autres pays, les étudiants ont une culture de la recherche systématique et s’informent des dernières publications sur le sujet qui a été évoqué. Il faut absolument réagir car nous allons être de plus en plus concurrencés par d’autres formations. Le développement scientifique est une carte à jouer pour l’avenir. Nous avons un savoir-faire français fabuleux. Il faut le diffuser. » L’orientation prise l’an dernier avec l’organisation de la première journée scientifique de l’UNECD à Marseille, au mois de juillet, sera amplifiée cette année avec un congrès qui se déroulera pendant 2 jours. Les étudiants, appuyés dans leur démarche par l’IFRO* et les doyens, espèrent une inversion de la tendance d’ici 5 à 6 ans.

Priorité au bien-être

Devant la recherche pourtant, c’est « le bien-être des étudiants » qui est la priorité de l’UNECD cette année. Le suicide de l’un d’entre eux au sein même de la faculté de Montrouge, au mois de novembre dernier, a bouleversé toute la communauté étudiante. Une enquête lancée dans les semaines qui ont suivi sur le vécu des étudiants a recueilli rapidement 4 000 réponses sur les 6 500 étudiants. En plus du questionnaire, 75 pages d’écrits sont parvenus à l’UNECD qui est en train de tirer les enseignements de toutes ces informations. « Un sujet sensible », remarque Geoffrey Migliardi. Les résultats seront diffusés lors du prochain congrès étudiant du 12 au 14 février, qui sera suivi d’une rencontre avec les doyens et les chefs de service.

Tour de France

Mais l’UNECD s’investit aussi sur d’autres fronts. Elle a notamment entrepris un tour de France des facultés dans le but d’informer les futurs professionnels des grandes questions d’actualité : la création d’universités privées, les réseaux de soins, la loi de santé, la régulation démographique… « L’objectif est d’informer les étudiants sur ce qui les attend. Nous ne sommes pas un syndicat, nous ne sommes donc pas là pour donner notre opinion – même si pour certains combats nous indiquerons notre position –, nous voulons donner les éléments nécessaires à une réflexion sensée et non orientée aux futurs acteurs de la profession », explique Geoffrey Migliardi qui, aidé par deux vice-présidents élus pour cette fonction, compte faire le tour des 16 facultés d’ici à la fin de son mandat. Quatre facultés ont déjà été visitées. Pour manifester toute l’importance donnée à la démarche, l’UNECD recherche à chaque fois l’appui des doyens.

Gardons le sourire

Enfin, l’UNECD reconduit le projet de prévention bucco-dentaire « Garder le sourire » lancé avec succès l’année dernière. « Cette édition avait permis de donner des conseils simples d’hygiène bucco-dentaire à plus de 8 000 étudiants de toutes les disciplines », se félicite Geoffrey Migliardi qui veut consolider l’image acquise par l’UNECD, dans le monde étudiant, de « référent en matière d’innovation sociale ».

* UNECD : Union nationale des étudiants en chirurgie dentaire ; IFRO : Institut français de recherche en odontologie.