Et pourquoi pas la « taxe dentifrice » à 5,5 % ? - Clinic n° 04 du 01/04/2016
 

Clinic n° 04 du 01/04/2016

 

L’ÉVÉNEMENT

Anne-Chantal De Divonne  

Le travail de prévention mené par l’Union française pour la santé bucco-dentaire (UFSBD) depuis un demi-siècle a porté ses fruits. La moitié des enfants de moins de 12 ans sont aujourd’hui indemnes de caries et 60 % des Français se rendent régulièrement chez le chirurgien-dentiste. Et pourtant, un long chemin reste à parcourir. Car la prévention est loin d’être un réflexe. La moitié des Français se rendent chez le chirurgien-dentiste pour une urgence. Et les deux tiers...


Le travail de prévention mené par l’Union française pour la santé bucco-dentaire (UFSBD) depuis un demi-siècle a porté ses fruits. La moitié des enfants de moins de 12 ans sont aujourd’hui indemnes de caries et 60 % des Français se rendent régulièrement chez le chirurgien-dentiste. Et pourtant, un long chemin reste à parcourir. Car la prévention est loin d’être un réflexe. La moitié des Français se rendent chez le chirurgien-dentiste pour une urgence. Et les deux tiers d’entre eux ne sont pas conscients que les problèmes bucco-dentaires peuvent avoir une incidence sur la santé en général. Ce manque d’information engendre des comportements à risque pour leur santé. Enfin, des inégalités se creusent. Un enfant d’ouvrier a cinq fois plus de risques d’avoir une carie non soignée qu’un enfant de cadre. Et les cabinets dentaires restent désertés par 40 % des Français… À l’évidence, les messages de prévention passent mal. Une véritable mobilisation s’impose pour l’UFSBD qui appelle les pouvoirs publics à mener une politique de prévention bucco-dentaire « organisée et systématisée ». Et l’association de plaider pour la prise en charge de consultations de prévention régulières spécifiques chez le chirurgien-dentiste aux âges clés de la vie, pour la prise en charge de nouveaux actes de prévention et de prophylaxie au cabinet mais aussi pour la généralisation d’actions ciblées menées avec succès depuis une quinzaine d’années en partenariat avec diverses associations en direction des catégories de la population qui ne fréquentent pas les cabinets dentaires. Et si les outils de base de la prévention, la brosse à dents et le dentifrice, étaient enfin considérés pour ce qu’ils sont, des produits de première nécessité bénéficiant d’une taxe réduite à 5,5 % ? Voilà une mesure concrète qui aurait le mérite de lancer un signal clair des pouvoirs publics en faveur de la prévention.