Progression des lésions cervicales non carieuses
 

Clinic n° 07 du 01/07/2016

 

PRESSE INTERNATIONALE

L’ESSENTIEL

Une lésion cervicale non carieuse (LCNC) dentaire est définie comme une perte de tissu de la région cervicale des dents sans étiologie bactérienne. L’origine de ce type de lésion est complexe : érosion, friction, flexion de la dent liée à des facteurs occlusaux qui contribuent à la formation et à la progression des lésions. L’objet de cette étude est d’examiner le rôle de 7 facteurs qui peuvent influencer la progression des LCNC : forces occlusales, alimentation,...


Une lésion cervicale non carieuse (LCNC) dentaire est définie comme une perte de tissu de la région cervicale des dents sans étiologie bactérienne. L’origine de ce type de lésion est complexe : érosion, friction, flexion de la dent liée à des facteurs occlusaux qui contribuent à la formation et à la progression des lésions. L’objet de cette étude est d’examiner le rôle de 7 facteurs qui peuvent influencer la progression des LCNC : forces occlusales, alimentation, troubles médicaux, brossage, mauvaises habitudes buccales, présence de facettes d’usure et fonction de groupe.

Matériel et méthode

Cette étude, d’une durée de 5 ans, porte sur 29 patients. Les LCNC sont évaluées en matière de sclérose et de la sensibilité dentinaires. Leurs formes sont analysées à partir d’empreintes prises au départ de l’étude, puis au bout de 1 an, 2 ans et 5 ans. La valeur absolue des charges occlusales sur les dents atteintes est mesurée en utilisant des films de mesure de pression (Prescale FujiFilm ; Sensor Products Inc.). La valeur relative des forces occlusales et leur durée sont mesurées à l’aide du dispositif T-Scan® Occlusal Analysis System (Tekscan Inc.). Le régime alimentaire, les troubles médicaux, le brossage dentaire et les mauvaises habitudes buccales sont évalués en utilisant les réponses aux questionnaires des participants. Les facettes d’usure sont répertoriées. Les patients sont classés selon le type d’occlusion (fonction de groupe ou protection canine) des dents concernées.

Résultats et discussion

Cette étude a concerné 83 dents en tout. Les LCNC surviennent surtout au niveau des prémolaires, suivies par les canines et les molaires. La perte de volume est calculée pour chaque dent. La courbe tracée à partir des valeurs recueillies représente la progression des lésions au fil du temps. Les résultats révèlent une corrélation significative entre le taux de progression des LCNC et la moyenne des contraintes occlusales absolues et des forces occlusales relatives pour chaque dent en intercuspidie maximale. Les valeurs relatives ne sont pas mesurées au cours d’excursions mandibulaires. Il n’a été trouvé aucune relation significative entre le taux de progression des LCNC et les forces de propulsion, les forces travaillantes et les forces non travaillantes. Les lésions ne sont pas en relation avec le régime alimentaire, les troubles médicaux, le brossage dentaire, les mauvaises habitudes buccales et les facteurs occlusaux.

L’ESSENTIEL

Cette étude mesure uniquement la progression de lésions cervicales non carieuses (LCNC) mais n’évalue pas le processus de leur formation. Il est possible que d’autres facteurs que les forces occlusales jouent un rôle important dans cette formation ; cependant, les forces occlusales sont responsables de leur progression. Dans les limites de cette étude, les résultats indiquent que la progression en 5 ans des LCNC est corrélée avec les contraintes occlusales absolues et avec les forces occlusales relatives en position d’intercuspidie maximale. Ils indiquent aussi qu’elle n’a pas de corrélation avec une consommation d’aliments acides, une technique de brossage rigoureuse des dents, des conditions médicales existantes qui provoquent une hyposialie ou un flux de salive acide, la présence de facettes d’usure occlusales, une fonction de groupe ou de mauvaises habitudes orales. Une analyse des forces occlusales peut aider au diagnostic et au traitement des LCNC. Les limites de cette étude incluent le nombre limité de ses participants ainsi que le fait que la valeur absolue des contraintes occlusales n’a pas été mesurée au cours d’excursions mandibulaires.