Mise en charge immédiate de couronnes unitaires tout-céramique transvissées - Clinic n° 02 du 01/02/2014
 

Clinic n° 02 du 01/02/2014

 

PRESSE INTERNATIONALE

L’essentiel

Les piliers implantaires en zircone n’altèrent pas l’esthétique gingivale. Le matériau est très dur mais il résiste mal aux forces de traction et sa résistance diminue par une dégradation à basse température. Quand les restaurations sont scellées, l’excès de ciment est parfois impossible à éliminer et la réversibilité du scellement est difficile. Les couronnes transvissées sur implants résolvent ce problème et procurent une bonne esthétique quand elles sont...


Les piliers implantaires en zircone n’altèrent pas l’esthétique gingivale. Le matériau est très dur mais il résiste mal aux forces de traction et sa résistance diminue par une dégradation à basse température. Quand les restaurations sont scellées, l’excès de ciment est parfois impossible à éliminer et la réversibilité du scellement est difficile. Les couronnes transvissées sur implants résolvent ce problème et procurent une bonne esthétique quand elles sont tout-céramique. Cependant, la discontinuité de la céramique occlusale liée à l’orifice d’accès de la vis fragilise la céramique. Une mise en charge immédiate de l’implant permet d’écourter la durée du traitement et, quand elle est combinée à une implantation immédiate, elle aide au maintien de l’esthétique gingivale. Certains auteurs rapportent une augmentation du risque d’échec avec cette technique. Le principal but de l’étude présente est d’évaluer la performance clinique de couronnes tout-céramique unitaires avec un noyau en zircone. Le second but est d’évaluer les résultats obtenus avec des implants mis en charge immédiatement, placés soit tout de suite après extraction soit dans un os cicatrisé.

Matériel et méthode

Trente-huit patients reçoivent 43 implants dont 23 sont placés immédiatement après des extractions. Tous les implants sont immédiatement mis en charge. Des couronnes unitaires tout-céramique transvissées sont fabriquées avec un noyau en zircone recouvert de céramique. Au niveau des couronnes, l’intercuspidation maximale est établie par des contacts très légers et, en latéralité, les contacts sont assurés par les dents naturelles. Les patients sont convoqués tous les ans pour une évaluation clinique et radiographique. Les niveaux osseux sont comparés avec ceux observés sur les radiographies de départ.

Résultats et discussion

Au bout de 26 mois, tous les implants ont survécu. La perte osseuse moyenne est de 1 mm et n’est pas significativement différente entre le maxillaire et la mandibule. Cependant, il se produit une perte osseuse statistiquement plus importante autour des implants placés dans un os déjà cicatrisé par comparaison avec ceux placés immédiatement après les extractions. Ni le tabagisme ni l’utilisation du platform-switching n’influencent la perte osseuse. Deux complications prothétiques sont survenues sous forme d’écaillage de la couche de céramique cosmétique sur deux des couronnes. Le taux de survie des couronnes est de 97,67 %.

L’ESSENTIEL

L’étude à court terme présente suggère qu’une couronne tout-céramique transvissée réalisée à partir d’un cylindre de zircone recouvert de céramique procure des résultats favorables. L’écaillage de la céramique est plus fréquent qu’avec les céramo-métalliques, mais le nombre de complications est limité, au moins pendant les 2 années qu’a duré cette étude. Une infrastucture anatomique est nécessaire pour permettre une épaisseur uniforme de céramique. Au fil du temps, une dégradation à faible température peut aussi conduire à des fractures. Celle de l’infrastructure est rare. Le vissage autorise la réversibilité et permet d’éviter les débordements d’excès de ciment. L’implantation et la mise charge immédiates ont été promues pour écourter les traitements. Malgré des craintes concernant ces techniques, aucun des implants de cette étude n’a failli. Une implantation immédiate sur le site de l’extraction résulte plutôt en une moindre perte d’os et montre des succès comparables à ceux d’une implantation dans un os déjà cicatrisé. Une des limites de cette étude est sa brièveté qui ne permet pas de savoir d’une manière significative si le noyau de zircone subit des effets délétères de l’environnement.