Du chewing-gum contre la douleur

Contexte

Les appareils orthodontiques sont responsables d’une diminution de la qualité de vie liée à la santé bucco-dentaire chez les adolescents et les adultes, en particulier lors du 1^er mois après leur mise en place. Un inconfort fonctionnel, social, physique et des douleurs peuvent affecter négativement la compliance du patient et sa volonté de mener à bien le traitement.

Mâcher du chewing-gum pourrait-il avoir une influence sur la douleur et les effets liés aux appareils orthodontiques ?

Méthodes

Les participants avaient entre 11 et 18 ans et étaient sur le point de commencer un traitement orthodontique sur au moins une arcade. 57 patients au total ont été répartis au hasard en 2 groupes. Le groupe chewing-gum (CG) a reçu du chewing-gum à mâcher quand cela était nécessaire, au moment du rendez-vous pour le collage des bagues/mise en place des séparateurs et aux rendez-vous suivants jusqu’à la mise en place de l’arc. Le groupe sans chewing-gum (NG) ne devait pas mâcher de chewing-gum pendant toute la période de l’étude.

Après chaque visite et jusqu’à la mise en place de l’arc, il a été demandé aux participants de tenir un journal incluant un questionnaire sur les effets des appareils fixes (Impact of Fixed Appliances, IFA) pour quantifier l’impact de l’appareil sur leur vie quotidienne.

Le questionnaire contenait une question globale et 32 questions en 9 sous-échelles. Les réponses aux 32 questions étaient sommées pour obtenir un score d’impact total (Total Impact Score, TIS). Les participants devaient compléter ce journal 24 h et 1 semaine après la mise en place ou l’ajustement de l’appareil. Il leur a aussi été demandé d’indiquer à quel point leurs dents leur faisaient mal à ces moments-là en utilisant une échelle visuelle analogue de 100 mm (EVA). Ceux du groupe CG devaient aussi noter combien de chewing-gums ils avaient mâchés. La 1^ère mesure était un TIS à 24 h et 1 semaine. La 2^me mesure incluait l’évaluation de la douleur avec l’EVA, rapportait l’usage d’analgésiques et consignait les appareils fracturés.

Résultats

L’analyse des réponses sur l’impact indiquait que la fréquence des impacts était significativement inférieure pour le groupe CG à 24 h mais pas à 1 semaine. Après 24 h, le TIS moyen était de 89 pour le groupe NC et de 73 pour le groupe CG, ce qui représentait une différence significative. Après 1 semaine, le TIS moyen était de 78 pour le groupe NC et de 70 pour le groupe CG, une différence non significative.

L’EVA moyen était de 45 mm pour le groupe NC et de 20 mm pour le groupe CG après 24 h, des valeurs significativement différentes. L’EVA moyen à 1 semaine était de 21 mm pour le groupe NC et 9 mm pour le groupe CG, une différence qui n’était plus significative.

Aucune différence significative n’a été relevée entre les 2 groupes dans la prise d’analgésiques à 24 h ou 1 semaine. Le groupe CG a mâché environ 5 chewing-gums après 24 h et 6 après 1 semaine. Aucune différence significative n’a été trouvée entre ces 2 groupes en regard du nombre d’appareils fracturés.

Discussion

Mâcher du chewing-gum diminuait significativement l’impact et la douleur liés à la mise en place ou au réglage de l’appareil orthodontique et n’entraînait pas une augmentation du nombre de fractures.

Quand un appareil orthodontique est placé ou réglé chez de jeunes patients, ils peuvent être encouragés à mâcher du chewing-gum sans sucre pour les soulager de l’inconfort.