Résistance des incisives maxillaires dépulpées et restaurées - Clinic n° 10 du 01/11/2014
 

Clinic n° 10 du 01/11/2014

 

Presse internationale

L’essentiel

Antoine VASSALLO  

Divers matériaux et types de tenons ont été proposés pour la restauration des dents dépulpées. En raison de leur module d’élasticité proche de celui de la dentine, les reconstitutions composées d’un tenon fibré et d’un matériau composite constituent une excellente alternative à celles en métal qui font courir un risque accru de fracture aux racines. La quantité de structure dentaire coronaire résiduelle affecte directement la résistance et la distribution des contraintes...


Divers matériaux et types de tenons ont été proposés pour la restauration des dents dépulpées. En raison de leur module d’élasticité proche de celui de la dentine, les reconstitutions composées d’un tenon fibré et d’un matériau composite constituent une excellente alternative à celles en métal qui font courir un risque accru de fracture aux racines. La quantité de structure dentaire coronaire résiduelle affecte directement la résistance et la distribution des contraintes des dents dépulpées. Le but de l’étude in vitro présente est d’évaluer l’effet du type de tenon, du type de couronne et de la quantité de dentine coronaire résiduelle sur le comportement biomécanique des dents dépulpées.

Matériel et méthode

Cette étude utilise, d’une part, une analyse informatique par éléments finis en 3D sur des modèles numériques d’incisive centrale maxillaire dépulpée et reconstituée soit par un ensemble composite/tenon fibré, soit par un inlay-core métallique. Ces reconstitutions coronoradiculaires sont coiffées d’une couronne métallique ou d’une couronne en céramique renforcée à l’alumine. Avant leur reconstitution, les racines présentent des hauteurs de dentine coronaire résiduelle différentes : 0 mm, 1 mm, 2 mm. Les couronnes sont ensuite soumises à des charges de 100 N appliquées au centre de leurs faces palatines selon un angle de 135°. L’étude utilise, d’autre part, des tests similaires pratiqués en laboratoire sur des incisives de bovins traitées et reconstituées comme pour les modèles informatiques. Les spécimens sont chargés jusqu’à leur fracture et le mode et la localisation de chaque fracture sont enregistrés.

Résultats et discussion

La présence de 2 mm de dentine coronaire résiduelle améliore la distribution des tensions sur les racines des incisives maxillaires dépulpées et restaurées. Elle confère aux racines une plus grande résistance à la fracture, que la couronne prothétique soit en métal ou en céramique. La nature des matériaux des reconstitutions coronoradiculaires influence la résistance à la fracture. Ainsi, une reconstitution composite/tenon en fibres de verre coiffée par une couronne en métal ou en céramique renforcée à l’alumine produit une distribution homogène des contraintes dans la racine. Les racines restaurées avec des tenons fibrés montrent des fractures plus favorables. Au contraire, l’inlay-core métallique concentre des contraintes plus élevées à l’interface tenon/ dentine.

L’ESSENTIEL

Dans les limites de cette étude in vitro, les résultats indiquent qu’un juste choix des matériaux de restauration et la conservation maximale des structures dentaires sont essentiels pour un meilleur comportement biomécanique des racines d’incisives maxillaires dépulpées restaurées. Il faut, si possible, réaliser un cerclage cervical d’au moins 2 mm de hauteur. Il constitue un facteur important pour l’amélioration de la distribution des tensions, de la résistance à la fracture et du mode d’échec de ces dents, indépendamment du type de restauration coronoradiculaire utilisé. L’association des reconstitutions composite/tenons fibrés avec les couronnes en céramique renforcée à l’alumine n’est pas influencée par la quantité de dentine coronaire résiduelle et, en l’absence de celle-ci, elle confère aux racines un meilleur comportement biomécanique que l’association de couronnes métalliques ou en céramique renforcée à l’alumine avec un inlay-core. L’ensemble tenon fibré/composite produit une distribution homogène des tensions dans le logement radiculaire du tenon, indépendamment du type de couronne utilisée. En revanche, un inlay-core entraîne une tension élevée concentrée dans le logement du tenon, indépendamment du type de couronne utilisée.