Applications cliniques du mordançage acide de l’émail humain - Clinic n° 11 du 01/12/2014
 

Clinic n° 11 du 01/12/2014

 

Presse internationale

L’essentiel

Antoine Vassallo  

Parmi différents acides testés in vitro pour le mordançage de l’émail, c’est l’acide phosphorique qui a démontré la meilleure efficacité et les études de laboratoire ont, depuis le tout début des années 1980, conclu que l’application d’un acide phosphorique de 30 à 50 % pendant 60 secondes constituait le protocole adéquat pour un collage à un émail normal. Depuis, des durées d’application de l’acide plus brèves, des acides de plus faible concentration, un...


Parmi différents acides testés in vitro pour le mordançage de l’émail, c’est l’acide phosphorique qui a démontré la meilleure efficacité et les études de laboratoire ont, depuis le tout début des années 1980, conclu que l’application d’un acide phosphorique de 30 à 50 % pendant 60 secondes constituait le protocole adéquat pour un collage à un émail normal. Depuis, des durées d’application de l’acide plus brèves, des acides de plus faible concentration, un mordançage au laser, une abrasion par aéropolisseur et d’autres méthodes de prétraitement ont été proposés. La présente revue de littérature résume les études cliniques qui ont été publiées pour prouver que le mordançage de l’émail doit être réalisé avec un acide phosphorique de 30 à 50 % appliqué pendant 60 secondes.

Matériel et méthode

Des études concernant le mordançage de l’émail humain sont collectées parmi les articles publiés et disponibles dans quatre bases de données électroniques : Medline, CINAHL Plus, Embase et Cochrane Library. Le but poursuivi est d’en tirer un résumé compréhensible des différents protocoles de mordançage de l’émail existants afin d’en déduire des applications clini­ques. Les années de publication des articles inclus dans cette étude s’étendent de 1974 à 2012.

Résultats et discussion

Sur les 4 543 publications initialement réunies, seuls 36 articles sont inclus dans l’étude. Ces études cliniques procurent différents niveaux de preuve de l’efficacité des protocoles de mordançage acide de l’émail. Les concentrations de l’acide phosphorique utilisées prédominent entre 30 et 40 %. Les durées d’application sur l’émail varient entre 15 et 120 secondes mais c’est majoritairement entre 15 et 30 secondes que l’acide a été utilisé. Ces durées plus courtes de mordançage n’ont eu aucune influence sur la performance clinique de l’adhésion à l’émail. Parmi les avantages de ces durées abrégées, il faut signaler une meilleure compatibilité avec le concept du mordançage simultané de l’émail et de la dentine (total etch) car 60 secondes de mordançage seraient excessives pour la dentine alors que 15 secondes permettent un mordançage suffisant de l’émail. Un acide phosphorique de moindre concentration ou d’autres acides faibles (maléique, oxalique…), des techniques automordançantes et un mordançage au laser ont aussi été utilisés ; tous ont produit des résultats cliniques de collage comparables à celui d’un acide phosphorique de 30 à 50 % appliqué pendant 60 secondes.

L’ESSENTIEL

Parmi 4 543 publications concernant le mordançage acide de l’émail humain, seuls 36 articles cliniques ont été choisis pour être inclus dans cette revue systématique. Ces articles apportent des preuves de l’efficacité des protocoles de mordançage pour une adhésion durable à l’émail. Les protocoles cliniques de mordançage acide diffèrent des recommandations de laboratoire qui proposent une application d’acide phosphorique de 30 à 50 % pendant 60 secondes. En effet, des acides plus faibles, des primers automordançants, le laser et un acide phosphorique de moindre concentration procurent tous des résultats cliniques comparables à ceux obtenus par le protocole préconisé par les résultats de laboratoire. Une durée de mordançage de moins de 60 secondes (30 secondes, 15 secondes, ou encore moins) peut produire des résultats cliniques similaires d’adhésion à l’émail. Les protocoles cliniques réussis de mordançage acide de l’émail varient par rapport au protocole de laboratoire. La maximisation du « modèle idéal de mordançage » que préconise le laboratoire ne peut être cliniquement pertinente.