Aller à l’essentiel - Clinic n° 11 du 01/11/2016
 

Clinic n° 11 du 01/11/2016

 

Congrès ADF

ENQUÊTE

Anne-Chantal de Divonne*   Marie Luginsland**   ACD***  

Coup de jeune sur les séances de l’ADF. L’édition 2016, placée par sa présidente Martine Bonnaure-Malet sous le thème : « Votre santé, notre priorité », propose des formats courts, intégrant même le format TED (technology, entertainment and design) de prise de parole en 18 minutes. Vianney Descroix, président scientifique du congrès, et son secrétaire scientifique, Stéphane Simon, ont voulu un nombre réduit de sessions (134) mais plus ciblées. Et cette année, le congrès et l’exposition débuteront en même temps, le mardi 22 novembre à 14 heures, et fermeront leurs portes le samedi 26 novembre. Clinic a choisi de vous faire découvrir six séances en avant-première.

Qu’est ce qui peut faire venir à l’ADF un chirurgien-dentiste qui se lasse ou qui estime ne plus rien y apprendre ?

Nous avons monté des formats de séance courts pour aller directement à l’essentiel : des séances de 1 heure avec un expert traitent un thème précis et des séances de 1 h 30 avec deux conférenciers débattent d’une question. Nous espèrons attirer les praticiens lassés des formats longs, un peu figés et qui reprennent tout l’historique ! Et puis, toutes les séances seront interactives avec possibilité de poser des questions par SMS. Sur le fond, nous avons voulu balayer tous les sujets. Le thème du congrès est la santé : comment la préserver, comment prévenir les problèmes. La cible n’est donc pas la maladie mais le chirurgien-dentiste qui est le garant de la santé de la bouche. Et si la santé de la bouche a un effet sur le reste du corps, le chirurgien-dentiste est aussi garant de la santé globale et il s’intéresse à toute la santé.

Vous dites axer votre programme sur le « bio-psycho-social ». Qu’entendez-vous par là ?

Avec « bio », l’idée est que ce programme fasse appel à toutes les nouveautés en termes physiologiques et physiopathologiques. Pour mieux comprendre une maladie parodontale, une carie ou encore un déchaussement, l’idée est de réapprendre l’origine de ces problèmes d’un point de vue biologique, physiologique et moléculaire. « Psycho », parce que beaucoup de séances sont consacrées à la prise en charge psychologique et à la communication avec les patients ainsi qu’à la prise en charge de personnes ayant de lourdes pathologies. Et puis « social » parce qu’il faut aussi considérer la santé des gens dans les évolutions actuelles de la société. Il y a toute une série de conférences sur l’environnement du cabinet, la façon d’aborder le devis, le plan de traitement…

Trois séances à mettre en avant ?

Je tiens énormément à la séance Dermato Game avec l’animateur d’E = M6, Mac Lesggy. La dermatologie buccale est un thème très récurrent dans les demandes des praticiens et une vraie question de santé publique. Nous sommes en position de premiers remparts face aux maladies de la cavité buccale qui peuvent être bénignes mais aussi très graves comme les carcinomes épidermoïdes. Nos confrères sont très souvent désemparés devant ces lésions, ne sachant pas si elles sont dangereuses ou bénignes. Certains n’ont même pas l’idée d’aller observer les recoins de la bouche. L’idée est de revoir en 3 heures les lésions, les points de diagnostic, la façon de faire une biopsie… mais sous forme de jeu. Pour éviter l’ennui de la présentation en mode « catalogue », les confrères devront répondre à des questions avec leur smartphone. Les huit plus rapides monteront sur la scène, comme dans Questions pour un champion. Et il y aura un gagnant.

Autre séance qui me tient à cœur, le brainstorming. Les praticiens seront confrontés par groupes de dix à des cas cliniques. L’idée est qu’ils réfléchissent ensemble et construisent le plan de traitement.

Je pense aussi à l’atelier « Handi capable » car je trouve passionnant et très instructif de se retrouver dans la peau d’un malvoyant, d’un tétraplégique.

Comment vivez-vous cette nouvelle fonction de directeur scientifique ?

C’est extraordinaire car l’ADF est une organisation hyper efficace et les moyens sont quasiment sans limites ! Mais c’est vertigineux. On construit un programme pour 40 000 dentistes même s’ils ne viennent pas tous. Et c’est un vrai défi de les faire venir à Paris en novembre. J’ai l’impression qu’il y a une sorte de dilution de la formation continue avec les ONFOC (Office national de formation odontologique continue), le DPC (développement professionnel continu)… Il faut trouver la motivation. Avec mon secrétaire scientifique, Stéphane Simon, notre idée a été de proposer moins de séances mais d’aller à l’essentiel. Le temps des praticiens est précieux. On veut qu’ils puissent se dire qu’ils ont gagné du temps en venant grâce à des séances qui leur seront utiles au cabinet.