Bio et bon à la fois - Clinic n° 12 du 01/12/2016
 

Clinic n° 12 du 01/12/2016

 

PureFill (Elsodent)

NOUVEAUX PRODUITS

J’AI ESSAYÉ

Un composite innovant, sans aucune des molécules potentiellement toxiques pour l’organisme, à faible rétraction de prise et à taux de conversion optimal.

Il y a tout juste un an, je vous parlais du Nisicem, une résine de collage mise au point par le Français Elsodent, dont la particularité est de ne contenir aucune molécule à potentiel toxique. Aujourd’hui, la même société lance le PureFill, un composite de restauration nanohybride fondé sur le même principe. C’est devenu son cheval de bataille : proposer des matériaux de restauration qui ne contiennent ni bis-GMA, qui se dégrade en bisphénol, ni HEMA potentiellement cancérigène, ni TEDGMA capable de libérer du formaldéhyde dans le milieu buccal. La résine employée pour ses composites est un dérivé d’uréthane méthacrylate qui ne présente aucun de ces inconvénients. Je n’ai pu tester qu’une seringue de teinte A3, qui autorise assez facilement la comparaison avec les produits concurrents. Inutile de dire que sur le plan clinique, la présence ou non de telle ou telle molécule dans la formule est impossible à percevoir. On est donc obligé de faire confiance au fabricant pour admettre quel matériau est un plus pour les patients.

Un physique de champion

La dégradation d’un composite dans le milieu buccal est un processus lent et invisible. Elle est favorisée par un taux de conversion insuffisant, qui dépend de la qualité de la photopolymérisation, mais également du produit lui-même. Selon les études réalisées dans le laboratoire de l’entreprise, le degré de conversion du PureFill avoisinerait les 70 %, le plus élevé possible pour ce type de matériau. Une autre quête de perfection concerne la recherche d’un taux de contraction de prise minimal, garant de l’étanchéité de l’obturation : celui de notre composite made in France est de l’ordre de 2 %, une bien jolie performance. Voyons maintenant son comportement clinique. Le PureFill a une viscosité plutôt élevée. Ceci explique cela : plus les matériaux sont mous, plus ils contiennent de résine avec les inconvénients que l’on connaît. Une fois extrait de la seringue, le produit se modèle assez bien dans les cavités aux formes conventionnelles, pourvu qu’on l’aide avec un fouloir ou une spatule bien adaptée.

Bel aspect final

Le PureFill n’est pas assez souple pour glisser de lui-même dans les recoins difficiles d’accès. Il faut dire que la présentation en seringue n’est pas des plus pratiques pour les dents postérieures. Je préfère largement les capsules pour pistolet, mais celles-ci ne sont pas encore disponibles. Le modelage est assez agréable car le produit ne colle pas du tout aux instruments, malgré une relative fermeté qui lui assure, en contrepartie, une excellente tenue. Les surfaces sont rapidement lisses et brillantes, ce qui est plutôt agréable. Le piston de la seringue est vraiment pénible à tourner quand on arrive vers la moitié de sa capacité. L’utilisation d’un réchauffeur de seringue améliore la situation sans supprimer totalement le problème. Ce nouveau composite est essentiellement conçu pour les dents postérieures : au sortir de la seringue, il est franchement opaque et clair. Mais après polymérisation, il devient translucide et passe totalement inaperçu. Cette différence d’aspect est assez gênante s’agissant d’un matériau de restauration antérieur, mais sans problème dans le fond de la bouche.

+

• Composition unique sans monomères potentiellement toxiques

• Rétraction de prise réduite, taux de conversion optimal

• Ne colle pas aux instruments

• Bonne aptitude au polissage

• Bon mimétisme une fois polymérisé

• Très haute viscosité

• Aspect opaque et clair avant la polymérisation

PRIX DE VENTE RECOMMANDÉ

– 64,90 € la seringue de 3 g