Dentisterie préventive - Clinic n° 12 du 01/12/2016
 

Clinic n° 12 du 01/12/2016

 

PRESSE INTERNATIONALE

NOTRE SÉLECTION

Contexte

Les sucres constituent un facteur essentiel de la carie dentaire, mais des études variées ont identifié des profils différents de la relation dose/effet entre le sucre et la carie. Par conséquent, il est difficile de déterminer quels taux de sucre sont compatibles avec de faibles taux de caries. De plus, les conseils sur la façon de réduire les caries doivent se faire en fonction de l’importance relative de la fréquence par rapport à celle de la quantité de...


Contexte

Les sucres constituent un facteur essentiel de la carie dentaire, mais des études variées ont identifié des profils différents de la relation dose/effet entre le sucre et la carie. Par conséquent, il est difficile de déterminer quels taux de sucre sont compatibles avec de faibles taux de caries. De plus, les conseils sur la façon de réduire les caries doivent se faire en fonction de l’importance relative de la fréquence par rapport à celle de la quantité de sucres consommée dans le développement de la carie.

Certaines études citent comme facteur-clé la fréquence, et d’autres la quantité de sucre. Enfin, il a été suggéré que l’exposition au fluor pouvait être un moyen d’affaiblir la relation entre la prise de sucre et le développement de caries, mais la variation observée avec l’exposition au fluor reste indéterminée. Ces trois points ont été examinés en passant en revue les données de trois études faites en Finlande.

Méthodes

Les trois études en question  –Health (2000), Follow-up study of Finnish adults’ oral health (mai 2004) et Health (2011) – incluaient les données de 1 702 adultes dentés (âge moyen : 47,6 ans). Un questionnaire sur la fréquence alimentaire a été complété par les participants pour préciser la fréquence et la quantité de la prise de sucres. L’indice dent cariée, absente, obturée (CAO) était la mesure répétée.

Résultats

La prise moyenne de sucres était de 11,9 g/j (extrêmes : 13,7 et 442,3 g/j), avec des différences significatives liées au sexe et à l’âge. La fréquence moyenne de la prise de sucres était de 3,2 fois par jour, avec des extrêmes de 0 et 15,6 fois par jour. Des différences significatives ont été notées en relation avec le sexe, l’éducation, la fréquence de brossage et l’utilisation d’un dentifrice fluoré.

Une corrélation positive a été notée entre la fréquence et la quantité de la prise de sucres. L’indice CAO moyen au début de l’étude était de 21,91 (extrêmes : 0 et 32). Trois participants (0,2 %) n’avaient jamais eu de carie.

Dans des modèles ajustés, ni la fréquence ni la quantité de la prise de sucres n’étaient significativement associées à l’indice CAO. L’ajustement pour les facteurs comportementaux et sociodémographiques a montré que ces facteurs sont devenus et sont restés significatifs. L’indice CAO augmentait de 0,15 unité pour chaque prise supplémentaire de sucres et de 0,10 unité pour 10 g de sucres consommés. Seule la quantité de sucres prise restait significativement associée à l’indice CAO dans le modèle ajusté mutuellement.

L’utilisation de dentifrice fluoré avait un effet modéré sur la relation entre la quantité de sucres prise et les indices CAO. Cependant, il n’y avait pas d’effet similaire sur la relation entre la fréquence de prise de sucres et les indices CAO. Le même schéma a été observé pour la fréquence de la prise de sucres chez les adultes utilisant du fluor quotidiennement et moins souvent que quotidiennement. Aucune triple interaction significative entre la fréquence de brossage, l’utilisation de dentifrice fluoré et la fréquence et la quantité de la prise de sucres n’a été observée.

Discussion

Une relation linéaire dose/effet a été la meilleure description de l’interaction entre la prise de sucres et de la carie dentaire. Les quantités de sucres prises étaient plus pertinentes vis-à-vis du développement de la carie que ne l’était la fréquence.

L’effet de la fréquence sur la carie a été complètement atténué après que la quantité de sucres consommée a été prise en compte. Que les adultes utilisent du dentifrice fluoré ou pas, la prise de sucres était liée aux caries, avec une interrelation moindre quand les adultes utilisaient du dentifrice fluoré moins de 1 fois par jour (fig. 1).

APPLICATION CLINIQUE

Même la consommation d’une petite quantité de sucres provoquera le développement de caries chez les adultes. Cependant, plus cette consommation s’accroît, plus la relation au développement de la carie est plus importante. Par conséquent, les objectifs nutritifs de la population devraient être déterminés en fonction de la quantité de sucres consommée. Enfin, le dentifrice fluoré peut avoir une influence sur la carie dentaire, mais son effet est minime. Ces faits aideront les dentistes à conseiller leurs patients sur ce qu’il faut faire pour limiter le risque de développer des caries.