Recul osseux immédiat après mise en place d’un implant - Clinic n° 12 du 01/12/2016
 

Clinic n° 12 du 01/12/2016

 

PRESSE INTERNATIONALE

L’ESSENTIEL

Antoine VASSALLO  

Au cours de la première année suivant la mise en place d’un implant, une résorption d’os péri-implantaire peut être observée. Sa cause n’a pas été pleinement comprise. De nombreux facteurs peuvent l’influencer comme une péri-implantite ou une surcharge occlusale, entre autres. L’effet traumatique causé par une élévation de lambeau muco-périosté est également sujet à discussion. Une interruption même temporaire de la circulation sanguine vers les couches externes de...


Au cours de la première année suivant la mise en place d’un implant, une résorption d’os péri-implantaire peut être observée. Sa cause n’a pas été pleinement comprise. De nombreux facteurs peuvent l’influencer comme une péri-implantite ou une surcharge occlusale, entre autres. L’effet traumatique causé par une élévation de lambeau muco-périosté est également sujet à discussion. Une interruption même temporaire de la circulation sanguine vers les couches externes de l’os peut, en effet, accroître la résorption de la crête alvéolaire. L’objectif de l’étude présente est de comparer la mise en place d’un implant sans lambeau à celle suivant l’élévation d’un lambeau muco-périosté.

Matériel et méthode

L’étude porte sur 80 patients d’un cabinet privé sur lesquels 195 implants sont mis en place, dont 100 après élévation d’un lambeau muco-périosté (groupe contrôle) et 95 par une procédure transmuqueuse sans déplacement des tissus mous (groupe test). Dans le groupe test, pour ne pas déchirer la muqueuse, une incision crestale de la muqueuse sur près de 8 mm de longueur est pratiquée préalablement au forage de l’os. Des piliers de cicatrisation sont vissés sur tous les implants. Pour mesurer en millimètres la quantité d’os perdu, l’examen radiographique des implants est pratiqué immédiatement après leur insertion et 12 mois plus tard.

Résultats et discussion

Les résultats confirment ceux d’autres études récentes selon lesquels l’élévation d’un lambeau est associée à une plus grande perte osseuse par rapport à une procédure sans lambeau. Ils indiquent aussi que la mise en place d’implants sans lambeau est une méthode prometteuse qui confirme les résultats d’une étude multicentrique sur des humains qui indiquent un taux de survie approximatif de 99 % au bout de 4 ans pour des implants insérés sans lambeau à travers la muqueuse. Un des inconvénients de la méthode transmuqueuse est qu’elle réduit la visibilité de l’os du site et son évaluation. Cet inconvénient peut être compensé par l’imagerie en 3D. Un autre problème potentiel lié à cette méthode est le risque de perforation vestibulaire de l’os marginal péri-implantaire qui, si elle n’est pas traitée, peut mener à une récession osseuse et, dans le pire des cas, à la perte de l’implant.

L’ESSENTIEL

Cette étude compare les effets, sur la perte initiale d’os, d’une insertion d’implants sans élévation de lambeau et ceux d’une insertion conventionnelle d’implants après élévation d’un lambeau muco-périosté. Les résultats indiquent que la méthode sans lambeau provoque significativement moins de perte d’os péri-implantaire que celle utilisant une élévation de lambeau. Ainsi, la procédure sans lambeau représente une méthode protectrice et prometteuse en chirurgie implantaire.

Dans les premiers mois suivant la mise en place de l’implant, de nombreux facteurs, par exemple le type d’implant, son état de surface, le platform switching, une surcharge occlusale ou une péri-implantite, influencent le comportement de l’os péri-implantaire dans la zone marginale. Mais la manière dont les tissus mous sont traités lors de la chirurgie a aussi un effet sur le remodelage osseux. Si une élévation de lambeau muco-périosté est susceptible de provoquer un recul osseux, c’est peut-être parce que cet acte provoque momentanément l’interruption de la circulation sanguine vers les couches superficielles de l’os.