Le Défenseur des droits pointe les « stéréotypes » - Clinic n° 05 du 01/05/2017
 

Clinic n° 05 du 01/05/2017

 

PATIENTS PRÉCAIRES

ACTU

ACD  

Les patients bénéficiaires de la CMU sont « victimes de représentations médicales stéréotypées », montre une analyse du discours de 50 chirurgiens-dentistes et médecins sur les patients précaires, réalisée pour le Fonds CMU et le Défenseur des droits*. Selon cette étude, les comportements « attendus » de ces patients (soupçons de fraude, surconsommation de soins, absentéisme, retards fréquents, etc.) sont...


Les patients bénéficiaires de la CMU sont « victimes de représentations médicales stéréotypées », montre une analyse du discours de 50 chirurgiens-dentistes et médecins sur les patients précaires, réalisée pour le Fonds CMU et le Défenseur des droits*. Selon cette étude, les comportements « attendus » de ces patients (soupçons de fraude, surconsommation de soins, absentéisme, retards fréquents, etc.) sont appréhendés de manière négative par les praticiens et leur servent parfois pour justifier des refus de soins. Les relations avec l’Assurance maladie (remboursements trop longs et soins sous-évalués) ont également une forte incidence sur l’attitude des praticiens.

Ces représentations stéréotypées « conduisent à des pratiques de différenciation, voire de discriminations », poursuit l’étude. Elles se manifestent par des refus de soins non seulement lors de la prise de rendez-vous mais aussi, lors du rendez-vous, par « une adaptation non légitime des traitements ou des soins préventifs ». L’étude donne un exemple : « Partir du principe que les conditions de vie des personnes précaires rendent impossible le suivi d’un traitement ou de soins préventifs peut mener à proposer une offre médicale de moindre qualité. »

Un testing de portée nationale

Le Défenseur des droits préconise de recenser les praticiens qui imposent des dépassements d’honoraires aux bénéficiaires d’une protection sociale (CMU-C ou ACS) et de réaliser un testing de portée nationale effectué par les commissions « refus de soins ». Il recommande aussi d’ajouter au Code de santé publique une « typologie des principales situations caractérisant un refus de soins illégal ».

* Les pratiques médicales et dentaires, entre différenciation et discriminations. Une analyse de discours de médecins et dentistes, sous la direction de Caroline Desprès et Pierre Lombail.