Facteurs de décision de la conservation de dents compromises - Clinic n° 02 du 01/02/2015
 

Clinic n° 02 du 01/02/2015

 

PRESSE INTERNATIONALE

L’ESSENTIEL

Antoine VASSALLO  

Les praticiens peuvent craindre que le maintien sur l’arcade d’une dent parodontalement compromise ne nuise à la qualité du site receveur d’un futur implant ou ne constitue un piètre pilier de bridge. Cependant, des études ont montré des survies de 10 à 20 ans pour des dents malades ayant bénéficié d’un traitement parodontal. De même, les taux de survie consécutifs à des traitements endodontiques sont élevés et semblables à ceux d’une reconstruction par un implant...


Les praticiens peuvent craindre que le maintien sur l’arcade d’une dent parodontalement compromise ne nuise à la qualité du site receveur d’un futur implant ou ne constitue un piètre pilier de bridge. Cependant, des études ont montré des survies de 10 à 20 ans pour des dents malades ayant bénéficié d’un traitement parodontal. De même, les taux de survie consécutifs à des traitements endodontiques sont élevés et semblables à ceux d’une reconstruction par un implant unitaire. Des dents sévèrement compromises peuvent ainsi être traitées et maintenues avec succès. L’étude présente a pour but de proposer 9 scénarios cliniques avec différents degrés de maladie parodontale et d’enquêter sur les facteurs affectant la prise de décision parmi des praticiens qualifiés ou non en implantologie.

Matériel et méthode

Quatre-vingt-dix praticiens doivent proposer leurs choix de traitement (conservation ou extraction) face à 9 scénarios cliniques qui présentent, chacun, le cas d’un patient dont une dent est compromise pour des raisons parodontales. Parmi ces praticiens, 30 ont un diplôme postuniversitaire d’implantologie, 33 sont sans qualification en implantologie et 27 sont en cours de formation en implantologie. Ceux qui choisissent de conserver la dent sont invités à décrire leur approche du traitement. Les praticiens qui choisissent de l’extraire doivent indiquer leur approche du traitement incluant des options de réhabilitation avec ou sans implants. Ils indiquent également leur nombre d’années d’expérience.

Résultats et discussion

Face aux 9 scénarios cliniques présentés dans cette étude, des différences dans les prises de décision de traitement sont évidentes parmi les 3 groupes de praticiens, liées apparemment à leur degré de qualification en implantologie. Les moins qualifiés optent plus fréquemment que les autres pour l’extraction de la dent compromise. Les traitements endodontiques influencent aussi la décision de la conservation des dents. Ainsi, certaines morphologies radiculaires complexes peuvent entraîner une certaine réserve du praticien au moment de la prise de décision. Des différences dans les approches de traitement sont également évidentes : les diplômés de troisième cycle se montrent plus fréquemment conservateurs, sans utilisation d’implants si possible. Ils tendent à simplifier en choisissant l’implant unitaire plutôt que des implants multiples quand les édentements sont plus étendus.

L’ESSENTIEL

Malgré des divergences entre les praticiens de cette étude, ceux qui décident de conserver les dents parodontalement compromises sont majoritaires parmi eux. Cela révèle une bonne compréhension de la biologie et du potentiel des traitements parodontaux et endodontiques. Les progrès de ces deux derniers incitent en effet à la conservation de certaines dents. Des parodontites avancées peuvent être gérées avec succès jusqu’à autoriser même l’utilisation des dents traitées comme piliers de prothèses fixées plurales avec un bon pronostic à long terme. Les prises de décision de traitement et les approches des traitements varient parmi les praticiens de cette étude en fonction de leur degré de qualification en implantologie. Les plus qualifiés proposent 3 fois plus souvent la conservation des dents que les moins qualifiés. La décision de la réhabilitation et le choix du type de réhabilitation suivant une extraction varient aussi entre les praticiens. Ainsi, dans le cas de l’extraction d’une deuxième molaire, les praticiens qualifiés en implantologie optent plus fréquemment que les autres pour une non-réhabilitation. Les implants peuvent ne pas être nécessaires malgré leur taux élevé de survie. Une mise à jour des prescripteurs d’implants est peut-être nécessaire.