Nettoyage des prothèses aux ultrasons - Clinic n° 11 du 01/11/2017
 

Clinic n° 11 du 01/11/2017

 

Prothèses amovibles

PRESSE INTERNATIONALE

NOTRE SÉLECTION

Contexte

Le Candida peut se fixer à la surface des prothèses amovibles et jouer un rôle crucial dans la formation du biofilm du fait de sa capacité d’adhérer fermement à la résine. Il existe quelques produits de nettoyage efficaces contre le Candida, mais ils contiennent souvent du chlore qui peut endommager les parties métalliques des appareils. Le nettoyage aux ultrasons est un puissant moyen de décrocher, émulsifier et disperser les saletés par...


Contexte

Le Candida peut se fixer à la surface des prothèses amovibles et jouer un rôle crucial dans la formation du biofilm du fait de sa capacité d’adhérer fermement à la résine. Il existe quelques produits de nettoyage efficaces contre le Candida, mais ils contiennent souvent du chlore qui peut endommager les parties métalliques des appareils. Le nettoyage aux ultrasons est un puissant moyen de décrocher, émulsifier et disperser les saletés par cavitation. Il pourrait être efficace pour éliminer le Candida de la surface des prothèses dentaires. Une étude in vitro et in vivo a été entreprise pour valider cette hypothèse.

Méthodes

Pour l’étude in vivo, 10 échantillons de résine prothétique de 1 mm d’épaisseur ont été utilisés. Ils ont été polis puis désinfectés à l’aide d’une solution formolée. Des souches de Candida albicans et de Candida glabrata ont été placées dans une solution saline tamponnée. Les échantillons de résine, répartis en 2 groupes de 5, ont été rincés 3 fois dans la solution correspondante. Les échantillons traités au C. albicans ont été dénommés CA et ceux traités au C. glabrata CG.

Les échantillons ont ensuite été soumis à un nettoyage aux ultrasons, retirés, immergés une nouvelle fois dans la solution tamponnée et soumis à un nouveau nettoyage ultrasonore. Le processus a été répété 6 fois. Un échantillon de 10 mL de chaque solution de rinçage a été incubé à 36 °C durant 48 heures. Un comptage des colonies a été effectué après chaque étape, ainsi qu’une observation des surfaces au microscope électronique à balayage (MEB).

Pour la partie in vivo de l’étude, 24 personnes porteuses de prothèses amovibles complètes et sans signes cliniques de candidose buccale ont été sélectionnées. Les prothèses ont été entièrement brossées puis immergées dans 200 mL de la solution tamponnée. Le nettoyage aux ultrasons a été réalisé selon le même protocole que pour l’étude in vitro. Le comptage des colonies a été effectué pour les deux espèces de Candida.

Résultats

In vitro, le comptage des colonies a révélé des différences significatives entre les deux premières étapes puis les deux étapes suivantes, dans les 2 groupes le nettoyage ultrasonore de 15 minutes retirait 85,6 % de cellules entre les étapes 1 et 2, et 97,2 % entre les étapes 3 et 4.

Aucun biofilm n’a pu être détecté au MEB dans aucun des groupes. Quelques cellules se trouvaient incrustées dans les sillons et porosités de surface des échantillons. Après 30 minutes de nettoyage aux ultrasons, leur nombre était notablement réduit dans les deux groupes.

In vivo, le nombre moyen de colonies a diminué d’une manière significative après chaque étape de nettoyage. Au bout de 15 minutes, 88,4 % des cellules étaient éliminées.

Discussion

Les cellules de Candida sont efficacement et simplement éliminées des appareils amovibles par nettoyage aux ultrasons.

APPLICATION CLINIQUE

Les porteurs de prothèses amovibles à qui on a prodigué les conseils d’hygiène appropriés ne viennent pas tous au cabinet dentaire avec des appareils parfaitement propres. Ces patients hébergent souvent des cellules de Candida dans leur cavité buccale, même s’ils ne présentent aucun symptôme de colonisation. Étant donné le nombre croissant de personnes âgées avec des pathologies systémiques, le développement de micro-organismes résistants du fait de la surprescription d’antibiotiques se révèle préoccupant. Les chirurgiens-dentistes doivent assurer un bon contrôle non seulement de l’hygiène buccale de leurs patients, mais également de celle des prothèses amovibles qui peuvent héberger des agents infectieux.