Quatre années à la FDI… - Clinic n° 11 du 01/11/2017
 

Clinic n° 11 du 01/11/2017

 

C’EST MON AVIS

Les quatre années passées à la direction de la Fédération dentaire internationale (FDI) m’ont passionné et considérablement enrichi. La diversité de sa composition en fait sa richesse ; pouvoir écouter et entendre les différentes cultures nous a permis de construire une vision commune autour de la nouvelle définition de la santé bucco-dentaire qui a été adoptée par l’assemblée générale de la FDI. Cela est la conclusion de ma vision de chirurgien-dentiste et de ma...


Les quatre années passées à la direction de la Fédération dentaire internationale (FDI) m’ont passionné et considérablement enrichi. La diversité de sa composition en fait sa richesse ; pouvoir écouter et entendre les différentes cultures nous a permis de construire une vision commune autour de la nouvelle définition de la santé bucco-dentaire qui a été adoptée par l’assemblée générale de la FDI. Cela est la conclusion de ma vision de chirurgien-dentiste et de ma responsabilité professionnelle. Le chirurgien-dentiste est désormais considéré comme un acteur socio-économique et médical et non plus comme un simple acteur dento-dentaire. Et la santé bucco-dentaire se doit d’être envisagée dans une vision globale qui inclut aussi le bien-être et la qualité de la vie. Avec cette définition, la FDI va pouvoir aborder un nouvel avenir pour la santé bucco-dentaire sur des bases solides, et ce d’autant mieux que ses finances sont rétablies. La FDI dispose maintenant de 4 millions de francs suisses de réserves ; le nombre de ses partenaires est passé de 2 à 18. Et les candidats pour les prochains congrès ne manquent pas (Buenos Aires en 2018, San Francisco en 2019, Shanghaï en 2020 et Sidney en 2021) grâce, à un système de franchise que j’ai mis en place. Deux régions du monde, l’Afrique et l’Amérique du Sud, ont été redynamisées. La FDI peut ainsi être le porte-voix de près d’un million et demi de chirurgiens-dentistes de 130 pays et de plus de 240 associations membres avec une organisation professionnelle à Genève.

À quoi ça sert ?

La FDI peut paraître une organisation lointaine et sans impact sur l’activité du chirurgien-dentiste français. Pourtant, le fait que grâce à elle, la santé bucco-dentaire est maintenant reconnue par l’Organisation des Nations unies (ONU) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS), dont sont membres tous les gouvernements du monde, est très important. Il y a 6 ans encore, on discutait à l’ONU de la sortie de la santé bucco-dentaire de la santé en général ! Imaginons les répercussions d’une telle décision au niveau mondial et en France sur notre Sécurité sociale… Aujourd’hui, personne ne pourrait plus émettre une telle idée. La santé bucco-dentaire est inscrite à l’OMS en tant que maladie non transmissible, ce qui nous donne plus de force dans les discussions. C’est énorme sur un plan politique.

Sur un plan pratique, la FDI intensifie de plus en plus ses activités à destination des cabinets dentaires. Elle organise des workshops qui réunissent les plus grands experts mondiaux sur des thématiques particulières concernant notre pratique quotidienne. Ils établissent des guides pratiques et des livres blancs qui donnent des positions officielles.

Les pays peuvent les reprendre dans le cadre de leur stratégie et de leurs discussions avec les gouvernements. La FDI a ainsi établi un protocole sur le traitement de la carie dentaire, sur les maladies parodontales et va prochainement en établir un sur les maladies péri-implantaires, sur la prise en charge des personnes âgées etc. D’autres sont à venir. Ces protocoles feront référence et pourront être mis en place dans chaque pays.

Ces guides pratiques donnent une ligne de conduite commune qui doit bien entendu s’adapter à chaque continent et pays. En effet, si le « geste » est toujours identique, le contexte de sa mise en œuvre doit s’adapter au niveau socio-économique et culturel du pays. Nous souhaitons mettre en avant le colloque singulier qui doit s’instaurer entre le patient et le praticien. On en revient à ce que j’ai toujours affirmé et qui a toujours guidé mon action. On ne soigne pas une bouche, mais on s’occupe d’un être humain, et c’est ainsi que j’envisage toujours avec beaucoup d’optimisme l’avenir du fantastique métier de chirurgien-dentiste !